IV- Un voyage à Cythère

   Le narrateur nous entraîne à nouveau dans un niveau de passé légèrement postérieur à l'apparition d'Adrienne ("quelques années"). Il s'agit encore du bonheur d'une fête et du charme d'un passé plus lointain : tout ici évoque Watteau, expressément nommé, ses parcs à l'anglaise, ses lacs aux rives ornées d'édifices faussement antiques et de ruines où pendent des roses. Cette fête répond à la ronde sur la pelouse et l'efface : nouvelle couronne déposée, cette fois, sur la tête de Sylvie, nouvelle idylle marquée par un bonheur sans nuages. Il est pourtant significatif que Sylvie apparaisse comme une beauté antique ("quelque chose d'athénien"") et que les références aux cultes et mythes grecs soient ici très fréquentes : il y a dans le mythe grec quelque chose de clair et de serein, une sagesse mesurée (voir Athéna), qui renforce l'image terrestre de Sylvie. Rien ici d'onirique comme dans Adrienne, même si l'on constate l'évocation "impressionniste" d'une solennité galante. Si le rêve n'est pas absent de cette page, il est néanmoins assagi par la nostalgie du bonheur simple et cela explique l'atmosphère patriarcale du tableau.

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