VIII- Le bal de Loisy

    Voici le narrateur arrivé. Le temps de noter la pâleur des visages et l'heure mélancolique, et c'est tout de suite le constat désabusé d'un "jamais plus" inéluctable. Mort de l'enfance, mort du passé, mais surtout impression déjà sensible au début de Sylvie de quelque chose qui a été gâché, où gisait pourtant le salut ("Ah! que n'êtes-vous revenu alors!"). Le drame que représente Sylvie trouve ici son sens dans la prière du narrateur : "Sauvez-moi". L'image vaine, le spectre funeste d'Adrienne, mais aussi celui de la folie, justifient cet appel au secours. Mais le cadre champêtre, l'heure tardive, la rusticité des personnages semblent tout ignorer de ce drame : "notre entretien fut interrompu par des éclats de rire". La première apparition du galant, jugé "peu dangereux", souligne néanmoins sa complicité rustique avec le frère de Sylvie, avec Sylvie elle-même. Le narrateur est d'ores et déjà renvoyé à sa solitude et à l'empreinte funeste de ses rêves. Plus que son "parisianisme", n'est-ce pas cette empreinte qui l'éloigne du Valois de Sylvie ?

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