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Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]
Jours heureux à Auteuil Deuxième partie — Chapitre 6 — Transcription du
folio 125v
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Mais bientôt, il y eut dans leur conversation, de gds intervalles de
Parfois
silence. qqfois une sorte de pudeur sexuelle les faisaient rougir
l'un devant l'autre. Toutes les précautions pr cacher leur amour
le dévoilaient. & Plus il devenait fort, plus leurs manières
la prolongation
étaient contenues, presque cerem cérémonieuses. Mais par l'exercice
d'un tel exaspéra
de ce mensonge, leur sensibilité s'exaspéra. Ils jouissaient délicieusement
d’est
de la senteur des feuilles humides, il souffrait du vent & du
irritations
soleil, ils avaient des langueurs sans cause, des pressentiments sinistres. |
dans la rue
tout à coup
tout à coup |
dans
Un bruit de pas dans la rue, le craquement d'une boiserie leur
terreurs eussent
causaient/ait des épouvantes, comme s'ils avaient été coupables. [Ils se
catastrophe
sentaient poussés confusément vers un abîme.] Une atmosphère |
gémissements de blessé |
enveloppait et quand des doléances sur leur situation
d'orage les enroulait* Des plaintes sur leur état
ses douleurs
et quand il sur leur situation elle-même
échappaient à Frédéric. Elle s'accusait d'en être cause
sur leur malheur
situation douloureuse
l’air
« — Ah ! je fais mal de vous recevoir ! — J'ai l'honneur d'une coquette
ne venez donc plus ! »
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les mêmes serments les mêmes serments
Alors il répétait les mêmes protestations — & les choses continuaient
qu’elle toujours avec
Elle les écoutait avec un plaisir. visible
chaque fois
son retour à Paris, vers la fin de Décembre, & les embarras du jour
suspendirent un peu
de l'an interrompirent leur rendez-vous.
[…]
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Danielle GIRARD |
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