Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Première rencontre avec Jacques Arnoux

Première partie, chapitre 1 — folio 30v

 

4.

                                                                     Il
Il paraissait âgé d'une quarantaine d'années, avait l'accent un peu méridional
                   natur  frisés
les cheveux crépus, la face ouverte. Deux émeraudes brillaient à sa chemise de batiste,
frisés
naturellement &
Le visage ouvert
la physionom
ouverte
sa taille robuste emplissait sa courte redingotte de velours noir & son large
                                                 largement                                           large
pantalon blanc tombait sur d'étranges bottes rouges, en cuir de Russie,
ornés de dessins bleus. On reconnaissait immédiatement l'homme riche, ou
                                                                                                         complète
 celui du moins celui dont l'existence est facile à la complète aisance de ses manières
qui avaient qque chose d'individuel sous leur spe vulgarité.
mais il
l’interpella
plusieurs fois
par des
coups d’œil
auxquels le
              répliquait
j. homme répondait
[illis.] par des sourires
en souriant
La venue de Frédéric ne le dérangea point. Mais bientôt il se tourna
vers lui & ajouta comme faisant suite ses paroles :
— N'est-il pas vrai ? car il faut bien s'amuser ? »
                  & Le jeune homme ayant répondu par un sourire, il reprit
« Si l'on fumait un peu ? » il ouvrit alors son porte-cigarres & le tendit à
                                en retirèrent
la compagnie. tous y puisèrent d'excellents régalias d'où fut
                                             qu’on avait de lui
redoublée la bonne opinion qu’il inspirait.
                                                                               bientôt
offrit
puis il tendit
des cigarres
à la comp  env.
à tous ceux
étaient là
qui l’entouraient
& comme ils l’ennuyaient
leur tourna le dos brusquement

sans doute
comme qqu’un
d’ennuyé
    Mais 2 las         1                de leur compagnie pr se réfugier à l’avant
Mais ennuyé sans doute de cet entourage, il alla se mettre sur le
au bout du navire*
caillebotis, derrière le cabestan – & Frédéric sans savoir prquoi le
suivit.
La conversation s'engagea sur les différents modes de fumer.
Le Monsieur aux bottes rouges exécrait le tabac de Maryland
prédilection inavouée par le jeune homme
à partir de ce jour Frédéric n'en fuma plus puis . . ayant
            se mit insensiblement
puis il en vint bientôt à parler des femmes.
             arriva
exposait
disait
il savait les moyens de
reconnaitre
savoir, à première vue,
leurs qualités physiques & leur
tempérament

Il les aimait d'un amour éclectique, sans quelque fut
         rang social & leur
 leur position dans le monde & sans préférence pr aucun genre
                        et avec
de beauté,  – mais d'après des théories qui semblaient le résultat
                                       il avait
d'études longuement acquises. Il prétendait connaître À la
                                             personne il prétendait
première vue d'une femme, d'après les parties découvertes de sa
    corps il prétendait connaître
personne celle qui ne l'étaient pas, en même temps que sa son
il avait des recettes
           triompher
pr en venir à bout
établiss. des dist. entre
établissait des distinctions
leur tempér*
il posait des axiomes
citait racontait des
donnait
anecdotes, se citait
lui-même pr
exemple

caractère & son tempérament. Il montrait çà & là toutes celles
                                                               &
qui étaient sur le bateau. puis il citait comme preuves de ses
démonstrations quelques-unes des célébrités de la haute prostitution
parisienne. & tout cela était débité, sans aucune recherche d'effet,
                                                             mouvemens* d’enthousiasme
confidentiellement   
              naïf            avec des expressions
naturellement, d'un air convaincu. Il avait des aphorismes
                         avec                                      qu’il               d’une
de vétérinaires, avec des expressions cyniques, prononcées avec
manière         y mêlait
tendresse. il les relevait par des comparaisons prises à la
peinture des gds maîtres, disant des chairs de Rubens & des
                                     pâleurs du Boticelli.
 

Danielle GIRARD