Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Jours heureux à Auteuil

Deuxième partie — Chapitre 6 — Transcription du folio 119r

 

317.

                                                                              tout de suite
Si bien qu'en la voyant pr la première fois il l'avait reconnue.
se refermaient dans
[illis.]
le temps de leur connaissance
                                 ordinairement
                               habituellement    dépassaient guères
Mais ses discours d'ordinaire, ne remontaient pas au-delà
               
au-delà    du temps qu'ils se fréquentaient – & il lui rappelait des particularités
                qu'ils            quelle                        était était survenue
insignifiantes. la venue de telle personne un jour, la couleur de
quelle                                 ce qu'elle avait dit une autre fois
sa robe à telle époque – ce qu'elle avait dit à telle époque
La couleur
                                toute                            oui
et elle ap répondait toute émerveillée — oui Ah ! oui c'est juste
« oui c'est juste. Je me souviens. »
            prédilections
            prédilections        jugements
                  [illis.]          leurs goûts
leurs prédilections était pareilles. Ils portaient sur tout les
           goûts   [illis.]
mêmes jugements. Souvent, celui des deux qui écoutait l'autre s'écriait
— « moi aussi » & l'autre disait à son tour  « & moi aussi »
                    d'interminables
Puis c'était de longues plaintes sur
      Ils se plaignaient abondamment de leur destinée – « Pourquoi
                                                 Ah si nous nous étions connus
le ciel ne l'a-t-il pas voulu ? quel malheur que nous ne nous
                                       si j'avais été
soyons pas connus ! Ah si [illis.] plus jeune — non, moi
un peu plus vieux »
[ Elle n'avait jamais ressenti ce qu'on appelle de l'amour, & Frédéric
fut enchanté. Elle ajouta que pas un homme, d'ailleurs, ne lui
avait témoigné de passion & il fut moins content
. ]
                                      en plein air dehors en ht de l'escalier
                                       en plein air
                                        en plein air
Presque toujours, ils se tenaient sur le balcon. – & les cimes
                                                 dehors
                               se succédaient  tenaient s’étend
 d'arbres, jaunis par l'automne, se succédaient devant eux, en [illis.]
                                                     s'étendaient ou bien
inégaux jusqu'au bord du ciel pâle. qqfois ils allaient s'asseoir
               de l’allée
au bout du jardin dans un pavillon, d'une seule pièce n'ayant pr
             de l’avenue                                            au fond était
                  qu'une table ronde & un canapé
                          canapé
tout meuble un divan de toile grise. les deux glaces étaient
étaient marbrés de points noirs                        ex  exhalaient
                                points
tachetés par des rondelles* noires. les murailles sentaient
étaient piquées
      taches
une senteur de
le moisi –  & ils caus restaient là, causant d’eux-mêmes
ou des autres, de n'importe quoi, avec un plaisir égal.
 

Danielle GIRARD