Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Troisième partie – Chapitre 5 – folio 610-12r

Chez Regimbart

 

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D’ailleurs il ne manquait pas de leur adresser toujours, qque mot d’encouragement
                                                                                        leur
[une politesse, sous forme de sentence,] & plutard, dans le ménage, elles se
trouvaient malheureuses parce qu’elles l’avaient gardé pr idéal.
                                     l’idolâtrait                             [illis.]        personne
Aucune, cependant, ne l’aimait comme Me Regimbart, petite femme* intelligente
qui le faisait vivre, avec son métier]
Dès que Mr Moreau eut dit son nom, elle vint, prestement, le recevoir. car elle
sachant
savait par des domestiques ce qu’il était à Me Dambreuse.
                                         même &
Son mari « rentrait à l’instant. » & Frédéric, tout en la suivant [au second
                admira
            admira         la tenue
étage,] remarqua* le [illis.] du logis, & la profusion de toile cirée qu’il y avait
Puis, il attendit qq minutes, dans une manière de bureau, où le citoyen
se retirait, pr penser.
[Sa femme venait de lui faire la leçon, probablement.] – son accueil fut moins
rébarbatif que d’habitude.
Il ... ... [illis.] ... ... Il conta l’histoire d’Arnoux.
Il ne savait pas où était Arnoux *mais il connaissait sons histoire.*
        fabricant
L’ex marchand de faïences, avait enguirlandé Mignot, un patriote
possesseur de cent actions du Siècle, en lui démontrant qu’il fallait au point de
vue démocratique changer la gérance & la rédaction du Journal ; & sous
prétexte de faire triompher son avis dans la prochaine assemblée des actionnaires
                                             *de ses*
il lui avait demandé cinquante actions, en disant qu’il les repasserait
                                             de ses                 Ainsi
à des amis sûrs, lesquels appuieraient son vote. – Mignot n’aurait aucune
responsabilité, ne se fâcherait avec personne. – puis le succès obtenu, il lui
ferait avoir dans l’administration, une bonne petite place de cinq à six mille
            pr le
francs, au* moins ; – & les actions avaient été livrées. Mais Arnoux, tout de suite,
les avait vendues – & avec l’argent, s’était associé à un marchand d’objets
religieux ; – Là-dessus, réclamations de Mignot – lanternements d’Arnoux –
                                                                                                         ne
enfin, le patriote l’avait menacé d’une plainte en escroquerie, s’il ne lui
restituait
rendait ses titres, ou la somme équivalente, cinquante mille francs
Frédéric eut l’air désespéré.
« Mais c/Ce n’est pas tout ! » dit le citoyen : « Mignot – qui est un brave
homme, s’est rabattu sur le quart. – nouvelles promesses de l’autre
nouvelles farces, naturellement. Bref, avant-hier matin, Mignot l’a
                                restituer
sommé d’avoir à lui rendre dans les vingt-quatre heures, sans
préjudice du reste, douze mille francs. »

 
SAWASAKI Hisaki