Gustave Flaubert — L'Éducation sentimentale [1869]

Troisième partie – Chapitre 5 – folio 610-16r

Douleur de Rosanette et de Frédéric

 

460bis 459 VI.

       restait     dans l’autre fauteuil & il
             assis, immobile
Frédéric - - - (sa pose) songeait à Me Arnoux – où se trouvait-elle

Ψ ... ... ... [illis.] ... ...
... ... [illis.] ... ...

                                    pas comme celui de Montereau Ψ [illis.] sans feu –
maintenant ? - - errante - - - sur un navire - - - dans une d’auberge ?

dans un 

chemin de fer la tête collée au carreau – ... ... [illis.] ... ... chambre

que deviendrait-elle ?
institutrice, dame de
chambre compagnie femme
de chambre. peut-être ?

etc.* - - - subissant tous les hasards de la misère – & cette
                enfin    subissant tous les hasards
incertitude de son sort était pire que tout - - ce qu’il y avait de sûr
                                                            pr Frédéric
c’est que c’était fini. – & peu à peu ses larmes trop contenues, se
                        pr lui A*         lâchèrent.
                 irrévocablement

B* il se reproche de ne pas avoir
assez fait. Il aurait dû la
surveiller, empêcher sa fuite !
– puis, partir derrière elle
et la suivre à n’importe
quel prix. N’était-il
pas son vrai époux ?
Il lui semblait qu’il
était coupable – arrachement

lâchèrent                                                elle s’approche de lui « Ah ! tu pleures !
                                                                            [illis.] – tu es bon – com tu as
                                                                                                 du chagrin »
         &* Rosanette s’en aperçut – n’en fut que plus attendrie sa tristesse
        Fréd : « Oui ! j’en ai j’en ai »
exalta celle de Frédéric. Dans un mouvement spontané il la serra
                                 deux
contre son cœur – tous sanglottaient, en se tenant embrassés.
                                                         pleurait com eux – perdant* [illis.]
                                                                            à plat ventre sur son lit pleurait
                                    Me Dambreuse        les coudes sur le traversin    aussi
         Au même moment, une autre aussi* pleurait, Me Dambreuse
                                                         & la tête dans les deux mains
    Me                                                 les dents serrées
Olympe Regimbart était venue, le soir même, lui apporter sa première robe de couleur
(son deuil étant fini dans la maison –) & elle lui avait conté la visite de
Frédéric     son l’
Mr Moreau, son air attristé, comme quoi même, il avait dans
sa poche, douze mille francs destinés à Mr Arnoux –
                                                                        son argent à elle
         Ainsi, l’argent qu’elle lui avait prêté – son argent à elle – c’était
pr empêcher le départ de l’autre, pr se conserver une maîtresse !

peindre son désespoir.

         Elle eut d’abord un accès de rage. elle se jeta à plat ventre
sur son lit – et elle avait résolu de le mettre à la porte, comme
                     Mais ses
un laquais – Puis des larmes abondantes la calmèrent – & elle s’était
elle s’                                            &                pouvait vivre sans lui.
avouée/a qu’elle l’aimait toujours. – qu’elle ne pourrait s’en passer –
                                        d’ailleurs                         partie
D’ailleurs rien à craindre, puisque cette femme était pr toujours
                    il fallait mieux                            ne reparaîtrait plus
loin de lui. Autant tout renfermer en soi – & ne rien dire.
 

[SAWASAKI Hisaki]