MARS 1848 Doc Table générale Mode d'Emploi

DOCUMENTATION

CandidatureClub de l'intelligenceFéminisme

 

CANDIDATURE

 

  • 1er mars : Abrogation du serment pour les fonctionnaires.
  • 2 mars : La journée de travail est ramenée à dix heures à Paris et onze en province — Place des Vosges, Victor Hugo prononce un discours pour « la plantation d'un arbre de la Liberté ».
  • 4 mars : Liberté de la presse et liberté de réunion.
  • 5 mars : Suffrage universel masculin.
  • 6 mars : Organisation des Ateliers nationaux.
  • 8 mars : Ouverture de la garde nationale à tous les citoyens.
  • 15 mars : Cours forcé des billets de banque. Le gouvernement provisoire émet, pour faciliter la circulation monétaire, des coupures de 100 francs et, pour remplir les caisses, fait augmenter de 45 % tous les impôts directs (impôt des quarante-cinq centimes).
  • 17 mars : Manifestation populaire à Paris pour empêcher les élections.
  • 27 avril : Abolition de l'esclavage.

 

ÉVÉNEMENTS

 

adhésions universelles

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

< le 27. > le gouvernement provisoire proclame la Republique devant la colonne de juillet
Adhésions universelles au gouvernement magistrature, généraux, sociétés savantes. les légitimistes. les bonapartistes (ch iv t .) L’archevêque de Paris stigmatise le despotisme de la tyrannie (150-151). Le Nonce exprime son admiration du peuple. fo 191 (Garnier-Pagès, Histoire de la République).

— Commentaire : Guisan note que Flaubert semble avoir utilisé les têtes de paragraphe dans le livre de Daniel Stern afin d’établir la liste de tous ceux qui se sont ralliés rapidement à la République. Il fait la satire de ce qu’on a qualifié de ‘adhésionomanie’ (Les journaux, Journées illustrées et Tintamarre). (Cento, pp. 205-6)

 

Sac des châteaux

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

Incendies de Neuilly – et du château des Rothschild à Suresnes, fo 175v (La République dans les Carrosses du roi.)
Nuit du 25 après l’incendie de Neuilly et de Suresnes, la populace veut brûler l’Elysée Bourbon. La garde nationale l’en empêche, f o 199. ( Une Année de Révolution )

Le sujet figure dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 31 , 32 .

— Commentaire : Raitt, p.296 - Wetherill, Note 584.

 

La circulaire de Ledru-Rollin

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

Circulaire de Ledru-Rollin. Parce que la Convention dans des moments terribles avait accordé des pouvoirs illimités à ses commissaires Ledru-Rollin faisait de même dans des crculaires différentes. (fo 185v)
1ère circulaire de Ledru-Rollin 8 mars. – modérée
2ème circulaire du 12 mars, violente : « quels sont vos pouvoirs? ils sont illimités ». (v p. 360-62) Elle était inspirée par la raison d’état.
Les journaux la blâment. Elle fait naître l’épouvante dans les départements. (fo 191v)
12 mars. circulaire de Ledru-Rollin. (fo 136v)
Circulaire terrifiante de Ledru-Rollin 12 mars. (fo 165).

Le détail figure dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 26 , 27v , 32 .

— Commentaires : Raitt, p.296: Le 8 mars, Ledru-Rollin envoya aux commissaires du Gouvernement une circulaire où il leur recommandait de ne confier les fonctions publiques qu’aux républicains éprouvés.
     Gothot-Mersch, note 249 : Les manuscrits donnent à deux reprises la date du 12 mars pour la circulaire.
     Wetherill, note 585 : Il y en eut en réalité trois: elles proclamaient le caractère révolutionnaire du nouveau régime, même au niveau local.

 

Le cours forcé des billets de Banque

Par le décret du 15 mars 1848, le Gouvernement provisoire décrétait le cours forcé des billets de la Banque de France, permettant aux billets de banque d'être acceptés en paiement à leur valeur nominale et non convertis en monnaie métallique. Cette situation a été maintenue jusqu'à la levée du cours forcé en 1850, puis rétablie définitivement en 1870. Le cours forcé a été utilisé pour diverses raisons, notamment pour protéger les stocks d'or des banques centrales et pour faciliter la circulation des billets de banque.
Flaubert fit mention du cours forcé des billets de Banque dans un résumé :
   Cours forcé des billets de banque 15 mars.

Le sujet figure dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 27v , 31 , 32 .

— Commentaires : Raitt, p. 296 — Gothot-Mersch, Note 250.

 

La rente

Le sujet figure dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 32 .

— Commentaire : Raitt, p.296

 

45 centimes

L'impôt des 45 centimes est un impôt exceptionnel temporaire (limité à l'année 1848) créé le 16 mars 1848 par le Gouvernement provisoire. Il est destiné à faire face aux difficultés de trésorerie rencontrées par ce gouvernement. En effet, le droit au travail, revendication centrale de la Révolution de 1848, demande l'instauration par le gouvernement provisoire d'ateliers nationaux et d'ateliers sociaux, lesquels sont mis en place par la commission du Luxembourg, sous la direction de Louis Blanc. Cet impôt, fortement impopulaire, détache une bonne partie des paysans de la République naissante au moment des élections à l'Assemblée nationale. L'échec du général Cavaignac à l'élection présidentielle de 1848 est en partie dû au fait que le gouvernement républicain, qu'il préside entre juin et décembre 1848, n'abolit pas cet impôt et en exige fermement la perception, avec l'aide de l'armée.
Flaubert fit mention des ’45 centimes’ dans un résumé :

Les 45 centimes. L Blanc Albert et Dupont de l’Eure protestèrent seuls contre (fo 45).

Le sujet figure dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 31 .

— Commentaire : Raitt, p.296.

 

Les troubles de Lyon

Le 24 février 1848, jour de l'abdication de Louis-Philippe, les canuts descendent à Lyon, s'emparent de l'hôtel de ville, proclament la Seconde République depuis son balcon et prennent la préfecture. Le lendemain, ils se rendent au fort de Saint-Laurent pour y prendre les armes. Peu soutenue par la population, l'insurrection est réprimée par l'armée.
Le sujet figure dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 31 , 32 .

 

PERSONNAGES HISTORIQUES

 

Albert

Alexandre-Albert Martin (1815-1895) est un homme politique français connu pour son engagement socialiste lors de la Révolution de 1848. Surnommé par ses contemporains "l'ouvrier Albert" en raison de ses origines ouvrières, il sera l'un des dirigeants du gouvernement provisoire de 1848 avec Louis Blanc, Adolphe Crémieux, etc. et deviendra le vice- président de la Commission du Luxembourg.

Le nom figure dans le brouillon 17607, f o 32 .

— Commentaire : Wetherill, Note 583 : Albert fut le seul ouvrier à entrer au gouvernement provisoire.

 

⚈ Louis Blanc (q.v. Ragots)

Louis Blanc (1811-1882) est un journaliste et historien français, membre du gouvernement provisoire de 1848 et député sous la Troisième République.

Flaubert fit les notes documentaires suivantes:

1 er mars. commission du Luxembourg. Les premiers mots de L. Blanc furent ceux-ci « regardez-vous désormais comme des rois» (f o 185v).
À 8h 1/2 arrivé de Flocon et L. Blanc qui réclament une place dans le Gouvernement Provisoire – (321).
dissidences sur la Proclamation 324 et 29
? réponse de Lamartine à un citoyen qui lui demande de quel droit le Gouvernement provisoire s’érige en gouvernement. (339)
Ledru-Rollin, Flocon, L. Blanc sont pour qu’on proclame immédiatement la République – Arago et Dupont de l’Eure soutiennent que le gouv{ernement} n’en a pas le droit: on s’arrête {à} cette formule «Le gouvernement provisoire veut la République, sauf la ratification par le peuple, qui sera immédiatement consulté»
à 11h. les membres du gouvernement provisoire obtinrent à grand ? un peu de pain et de fromage. pour breuvage de l’eau. un sucrier cassé servit de verre à chacun (f o 190v).
{En marge}: {le 26} L Blanc propose à ses collègues le drapeau rouge – se pousse. Mais «les autorités porteront la rosette rouge, laquelle sera placée aussi à la hampe du drapeau} Le gouvern decrète «l’établissement immédiat d’ateliers nationaux abolition de la peine de mort en matière politique.
[....]
{En marge}: {le 28.} Louis Blanc {suivi d’une députation qui l’appuie} demande un ministère du progrès. – pour lui. il offre sa démission. pour le calmer on nomme une commission qui élaborerait toutes les questions relatives au travail et à l’amélioration morale et matériale des ouvriers. – Le palais du Luxembourg (décret du 27) est offerte {sic} à L. Blanc et Albert, pour y instituer et installer la Commission.
1ère séance, le 1er mars.(f o 191).
{En marge}: {Lamartine} «convoita tous les hommages, se mira dans toutes les opinions, et chercha pour s’y placer de point d’intersection de tous les partis» le 28 février, le Peuple couvre la grève avec des bannières portant inscrits Ministère du Progrès, Organisation du travail. Lamartine s’y oppose. L. Blanc offre sa démission. On lui propose la Présidence d’une commission pour élaborer les questions sociales. – indécision – il finit par accepter.
{En marge}: {L. Blanc, veut le} drapeau rouge «comme étendard de l’unité. C’était le drapeau des Gaulois, l’étendard historique sous lequel nos pères avaient lutté contre Rome et jusqu’à Jeanne d’Arc contre les anglais. Le drap tricolore exprimait l’idée d’un compromis entre la royauté et le tiers-état parisien, dont les couleurs étaient rouge et bleu.
On adopte des rosettes rouges, à la hampe du drapeau. à la boutonnière
{En marge}: {Aux conférences du Luxembourg,} furent appelés toutes les opinions (34) {En marge}: {les ateliers nationaux.} idée de Marie. – voir le livre de Clément Thomas. –
{En marge}: {Calomnies} Louis Blanc et Albert dépensaient pour leur dîner 2 fr. 50. c.
rien de plus opposé aux idées de Louis Blanc que les ateliers nationaux. (-63 et 69).
Dans les ateliers sociaux, les ouvriers auraient travaillé sous les commandements de l’État mais pour leur propre compte. Dans les ateliers nationaux, l’État n’intervint que comme entrepreneur, les ouvriers étaient salariés.
Marie voulait s’attacher les hommes de ces ateliers. «ne ménagez pas l’argent » disait-il à Thomas «le jour n’est peut-être pas loin oòu il faudra les faire descendre dans la rue.»
Il fallait éclairer le Peuple. il regrette que son parti n’ait pas pris le pouvoir franchement. (81).
{En marge}: {Marrast} avait une police particulière et tâchait de nuire à L. Blanc cette police ? la minorité du conseil.

Le nom de Louis Blanc figure dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 31 , 32 .

 

Auguste Blanqui

Auguste Blanqui (1805-1881) est un révolutionnaire socialiste français, souvent associé aux socialistes utopiques.

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

17 mars. Le peuple l’imite. {150 mille hommes} Commission des trente, en tête (428) et le club de Blanqui {avec armes cachées}. Il demande à l’hôtel de ville d’éloigner des troupes, l’ajournement des élections.

Belle contenance du Gouvernement (440-4) Un ? de Blanqui se jette sur Marrast, un autre sur Garnier-Pagès. (fo 191v).

29 mars. Attroupement contre le journal La Presse {les bons ouvriers} Au Havre, les ouvriers anglais obligés de s’en aller à Val? Les travailleurs français se soulèvent pour obtenir le renvoi des Belges. – aux mines de la Grande Combe les piémontais sont pourchassés par 2 mille ouvriers mineurs – à … Les clubs adhérents de Blanqui veulent renverser le gouvernement provisoire et établir la dictature qui serait partagée entre Ledru-Rollin et Blanqui – on fit des ouvertures à Ledru-Rollin qui les repoussa. (fo 192).

  Le nom de Blanqui fut intégré dans les esquisses 17607, f os 15v , 43 , 54 , 53 , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 31 , 32 , 51v , 70v , 57 .

  

Dupont de l’Eure

Jacques Charles Dupont de l'Eure (1767-1855) est une figure de la République. Le 24 février 1848, sous la pression populaire, il est nommé membre du gouvernement provisoire, puis président provisoire du Conseil des ministres, devenant le président du gouvernement provisoire. Il est le premier dirigeant de la République française à avoir porté le titre de Président.

Flaubert mentionne Dupont de l’Eure dans une note de lecture :

Ledru-Rollin, Flocon, L. Blanc sont pour qu’on proclame immédiatement la République - Arago et Dupont de l’Eure soutiennent que le gouv[ernement] n’en a pas le droit: on s’arrête < à > cette formule « Le gouvernement provisoire veut la République, sauf la ratification par le peuple, qui sera immédiatement consulté », f o 190v.

Le nom fut intégré dans les brouillons 17607, f os 27v , 31 .

— Commentaire : Raitt, p. 296

 

Flocon

Ferdinand Flocon est un journaliste et un homme politique français (1800-1866). Pendant la révolution de février 1848, le nom de Flocon est inscrit sur une des listes de composition du gouvernement provisoire, ne figurant d'abord qu'en qualité de secrétaire, avec Louis Blanc, Alexandre Martin et Armand Marrast, afin de faire admettre leur présence aux autres membres, tous députés. Nommé ministre de l'Agriculture et du Commerce, il montre dans cette administration, sinon des capacités de premier ordre, au moins beaucoup de conscience, d'application et de probité. Élu représentant du peuple par le département de la Seine fin avril 1848, il siège alors sur les bancs de la Montagne, mais il se sépare peu à peu de ses amis par quelques-uns de ses votes. En effet, il considère les journées de juin comme une attaque injustifiable contre le peuple souverain. Ces troubles, selon lui, ne peuvent que profiter à un dictateur potentiel comme Louis-Napoléon Bonaparte. En conséquence, il se range aux côtés d'Eugène Cavaignac lorsque celui-ci déclare l'état de siège, puis réprime et déporte les insurgés.

Flaubert fait référence à Flocon dans une note de lecture :

À 8h 1/2 arrivé de Flocon et L. Blanc qui réclament une place dans le Gouvernement Provisoire - (321). fo 190v ( Histoire de le Révolution de 1848 ).

Le nom fut intégré dans brouillons 17607, f os 30 , 33 , 43v .

— Commentaire : Raitt, 296 : Ferdinand Flocon, journaliste, fut d’abord un des secrétaires du Gouvernement provisoire, puis ministre de l’Agriculture et du Commerce. Il était célèbre pour sa pipe qu’il ne quittait jamais.
GM, Note 252.

 

⚈ Guizot

François Guizot, (1787-1874) est un historien et homme d'État, plusieurs fois ministre sous la monarchie de Juillet, en particulier des Affaires étrangères de 1840 à 1848 et président du Conseil en 1847, avant d'être renversé par la révolution de 1848.

Le nom fut intégré dans les esquisses 17607, fos 15v , 39 .

 

  Lamartine

Élu député de Mâcon, Lamartine joue un rôle important au moment de la révolution de 1848 (voir Notes documentaires février et infra : "drapeau rouge"). C'est lui qui proclame la République en février, et il occupe par la suite pendant trois mois le poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement provisoire et siège ensuite dans la commission exécutive. Après la fermeture des ateliers nationaux, décidée par la nouvelle assemblée, les Journées de Juin sont réprimées dans le sang. Lamartine paraît à cheval devant les barricades, mais, coupé de la droite, il est à présent aussi définitivement désavoué par le peuple. Il se retire de la vie politique après sa lourde défaite à l’élection présidentielle de décembre 1848, alors que Louis-Napoléon Bonaparte l’emporte.

Flaubert fait référence à Lamartine dans les notes de lecture :

Organisation du travail. Lamartine s’y oppose.
Lamartine « convoita tous les hommages, se mira dans toutes les opinions, et chercha pour s’y placer de point d’intersection de tous les partis »

Le nom de Lamartine fut intégré dans les esquisses 17607, f os 21v , 15v , 39 , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 33 , 29 .

 

Ledru-Rollin

Alexandre Auguste Ledru-Rollin (1807-1874) est un avocat et homme politique français. Républicain progressiste, il est l'un des chefs de file de la campagne des Banquets qui aboutit à la révolution de 1848 et à la Deuxième République. Comme ministre de l'Intérieur du gouvernement provisoire alors institué, il fait adopter par décret le suffrage universel masculin. Il n'obtient que 5% des suffrages lors de l'élection présidentielle de 1848.

Ledru-Rollin, Flocon, L. Blanc sont pour qu’on proclame immédiatement la République - Arago et Dupont de l’Eure soutiennent que le gouv{ ernement } n’en a pas le droit: on s’arrête < à > cette formule <<Le gouvernement provisoire veut la République, sauf la ratification par le peuple, qui sera médiatement consulté>>, f o 190v ( Histoire de la Révolution de 1848 )

Le nom fut intégré dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 31 , 29 .

 

Proudhon

Pierre-Joseph Proudhon, né le 15 janvier 1809 à Besançon et mort le 19 janvier 1865 à Paris (16e arrondissement)[2], est un polémiste, journaliste, économiste, philosophe, homme politique et sociologue français. Précurseur de l'anarchisme, il est le seul théoricien révolutionnaire du XIXe siècle à être issu du milieu ouvrier. Lors des Journées de Juin 1848, il ne prend pas part à l'insurrection et se contente de déposer un pavé sur une barricade avant de remonter chez lui pour déplorer dans son journal que la révolution de 1848 était « sans idée ».

Le nom fut intégré dans l'esquisse 17607, f o 39 , et dans les brouillons 17607, f os 31v , 34 , 35 .

— Commentaire Gothot-Mersch, note 253 : C’est sans doute pour sa publication en mars 1848 de deux brochures hostiles à l’organisation du travail que M. Dambreuse lui trouve ‘de la logique’.

 

 

ATMOSPHÈRE

‘Cannes à épée

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

Dans les 1ers jours de mars on vend sur b{oulevar}d, beaucoup de cannes à épée [et] {ou} à poignard. (Carnet 14, fo13, fo 165).

Le détail fut mentionné dans les esquisses 17607, f os 28v , 45v .

 

‘Dons patriotiques’

Comme leurs ancêtres de 1792, les révolutionnaires de 1848 en appellent à la solidarité patriotique. Pour cela, des pétitions et des affiches voient le jour. Ainsi ces mots gravés sur une médaille : « Voici la quête universelle : pour la France s'il vous plait ! Quêtons frères ! Quêtons pour celle  qui nous a nourris de son lait.  Les refus sont des banqueroutes ; Si peu que ce soit, donnons tous ! Les océans sont faits de gouttes, les milliards sont faits de gros sous.»

 Flaubert fait mention des dons patriotiques dans ses notes de lecture sur Garnier-Pagès et dans des résumés :

Garnier-Pagès, Dons patriotiques. (Ch IV) f o 192 :
Les membres du gouvernement provisoire reçurent 500 francs par mois, ce qui fait pour 2 mois et demi 12,500 francs sur cinq mille francs versés à la caisse des dons patriotiques.
Les comptes furent revus trois fois, et une quatrième fois en 1852 où le corps législatif donne un vote approbatif et sans restriction. ( f o 192v)

Le détail fut mentionné dans les esquisses 17607, f os 28v, 54, et dans les brouillons 17607, fos 56v, 48v, 81v.

 

‘Bonnets à poils’

Le 14 mars 1848, le gouvernement provisoire avait rendu un décret supprimant les compagnies d'élite, grenadiers et voltigeurs, qui se trouvaient ainsi fondues dans la garde nationale. L'émotion fut grande parmi les citoyens que touchait cette mesure égalitaire ; aussi, le surlendemain 16 mars, plusieurs légions de la garde nationale s'assemblèrent et se rendirent à l'Hôtel de ville, au nombre de cinq à six mille hommes, pour faire entendre leurs plaintes aux membres du gouvernement, qui les régalèrent de quelques morceaux d'éloquence officielle. C'est ce que l'on appela la journée des bonnets à poils, les grenadiers étant coiffés du haut bonnet à poils, taillé dans de la coûteuse fourrure d’ourson.

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

Manifestation des bonnets à poil : leur motif était: conserver les cadres de leur compagnie où ils se connaissaient tous et pouvaient élire leurs chefs plus sûrement.
origine des compagnies d’élite: (79.)
– La 3 e légion défend les presses des Girardins. (f o 183).
16 mars. – journée des bonnets à poil
Marche des grades nationaux, sans armes, à l’hôtel de ville. ils se retirent, harangués par Arago et Paguerre. (f o 191v).
- ours noirs portant leurs remerciements au gouvernement provisoire pour l’abolition des bonnets à poil une compagnie d’ours en ?
- un garde national se servant de son bonnet à poil comme de chancelière, (f o 193).
{En marge} : < bonnets à poils .> = « insurrection des oursins de la garde civique... ces généreux patriciens de la milice sont commme des crins à cause de leurs bonnets à poil » ... Auraient dû < consulter > leurs épouses qui les coiffent. le gouvernement en fait à sa tête. il faudra supprimer la romance « grenadier que tu m’affliges », Tintamarre (f o 200).

 Le détail fut intégré dans l'esquisse 17607, f o 28v , et dans les brouillons 17607, f os 42 , 50v .

 

EXPRESSIONS

 

"Nous allons être débordés"

L'expression fut intégrée dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 31 , 29 .

 

"on escamote la République"

L'expression fut intégrée dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 31 , 29 .

 

"Prendre le Rhin"

L'expression fut intégrée dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 31 , 32 .

 

"notre sublime devise"

L'expression fut intégrée dans l'esquisse 17607, f o 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 31 , 29 .

 

"il nous a mis dans le pétrin" (Guizot)

L'expression fut intégrée dans les brouillons 17607, f os 33 , 43v .

 

‘le drapeau rouge

Le 22 février 1848, l'interdiction d'un banquet républicain provoque la révolte des Parisiens. La fusillade du boulevard des Capucines, le lendemain soir, achève de transformer la manifestation en insurrection. Affaibli politiquement, Louis-Philippe finit par abdiquer le 24 février. Lamartine, alors député de l'opposition, au sommet de sa popularité, proclame la République devant l’Hôtel de Ville et prononce un discours vibrant pour maintenir l’usage du drapeau tricolore : « Citoyens vous demandez le Drapeau rouge à la place du Drapeau Tricolore. Citoyens ! pour ma part, le drapeau rouge je ne l’adopterai jamais ; et je vais vous dire dans un seul mot pourquoi je m’y oppose de toute la force de mon patriotisme. C’est que le drapeau tricolore, citoyens, a fait le tour du monde, avec la République et l’Empire, avec nos libertés et nos gloires, et que le drapeau rouge n’a fait que le tour du champ de Mars, traîné dans les flots de sang du peuple. »

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

Premier bris des Presses par les ouvriers imprimeurs
- à 3h 1/2 demande du Drapeau Rouge. discours de Lamartine les ouvriers des imprimeries Pant?, ?, ? essaient de briser les presses mécaniques (f o 191)
<Marge : le 26 > L Blanc propose à ses collègues le drapeau rouge - se pousse. Mais «les autorités porteront la rosette rouge, laquelle sera placée aussi à la hampe du drapeau» Garnier-Pagès, 191.
- L Blanc, veut le drapeau rouge « comme étendard de l’unité. C’était le drapeau des Gaulois, l’étendard historique sous lequel nos pères avaient lutté contre Rome et jusqu’à Jeanne d’Arc contre les anglais. Le drap tricolore exprimait l’idée d’un compromis entre la royauté et le tiers-état parisien, dont les couleurs étaient rouge et bleu.» 196 Pages d’histoire , L.Blanc. 1850
Source : «Je repousserai jusqu’à la mort ce drapeau de sang, et vous devriez le répudier plus que moi; car le drapeau rouge que vous rapportez n’a jamais fait que le tour du Champ-de-Mars, traîné dans le sange du peuple, en 1791 et en 1793, et le drapeau tricolore a fait le tour du monde avec le nom, la gloire et la liberté de la patrie, etc. »

— Commentaires : Gothot-Mersch, note 241
     Wetherill, Note 575 : Phrase prononcée le 25 février. Le "etc" montre dans quel esprit Flaubert reproduit ce cliché. (Weth. Note 576 : Bleu=parti orléaniste; blanc = légitimistes; rouge = socialistes). fo 196.
L'expression fut intégrée dans les brouillons 17607, f os 33 , 43v.

 

"nous sommes tous ouvriers"

  Flaubert fit la note documentaire suivante :

tout le monde ouvrier. (f o 165).

Le détail fut intégré dans les esquisses 17607, f os 15v , 39 , et dans les brouillons 17607, f os 31v , 34 , 35 , 38v, 51, 48.

Source : La qualité d’ouvrier était à cette époque une excellente condition de succès; aussi tout le monde était plus ou moins ouvrier. Celui-ci était ouvrier de la pensée, celui-là était ouvrier bureaucrate, un troisième était ouvrier avocat; il y avait même des ouvriers rentiers, Journées illustrées de la Révolution de 1848, p. 114.

— Commentaire : Cento, p.207

 

⚈ "il faut se rallier franchement à la République"

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Devise: «liberté, égalité, fraternité. [Entr?] [{drapeaux à toutes les fenêtres}]
se rallier franchement à la République (f o 165).

Le expression se trouve dans les esquisses 17607, f os 15v , 39 , et dans les brouillons 17607, f os 34 , 35 .

 

DIVERS

 

‘Arbres de la Liberté (Cérémonie)'

L'usage de planter des arbres pour saluer la liberté retrouvée remonte à 1792. Après la révolution de 1848, cet usage fut renouvelé. Les encouragements des autorités provisoires ne manquèrent pas à ces plantations ; le clergé même se prêta complaisamment à les bénir. Victor Hugo prononce un discours place des Vosges le 2 mars : « C’est un beau, un vrai symbole pour la Liberté qu’un arbre ! La Liberté a ses racines dans le cœur du peuple comme l’arbre dans le cœur de la terre ; comme l’arbre, elle élève et déploie ses rameaux dans le ciel ; comme l’arbre elle grandit sans cesse et couvre des générations de son ombre ».

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

- constitution des ateliers nationaux 6 mars
- arbres de la liberté. Clergé, fo 165;

Les arbres de la liberté planaient partout et jusque dans la nuit, comme celui de la Bourse - chaque plantation était précédée d’une collecte faite dans le quartier par les planteurs, f o 185v (Journées illustrées de la Révolution);

Le curé de Saint Gervais «sur la demande d’un grand nombre d’ouvriers» bénit l’arbre de la liberté sur l’hôtel de ville. Monsieur Buchez rappelle qu’à la même place périrent les 4 sergents de la Rochelle - et le clergé donne la bénédiction -

Les 4 sergents avaient repoussé tout prêtre - Le clergé s’unit à [...] Albert pour bénir au Luxembourg un autre arbre. etc. f o 192 (Garnier-Pagès, Histoire de la Révolution).

La Préfecture inaugura un des premiers arbres de la liberté. {En marge}: {Le clergé à l’opéra.}
Plantation d’un arbre {de la liberté} dans la cour de l’opéra. Les chœurs du théâtre exécutèrent plusieurs airs patriotiques. «Le clergé avait été appelé pour bénir l’arbre. une nombreuse et brillante société groupée autour des fenêtres encadrent la cour. les pelotons de la Garde Nationale et des Montagnards un peu déguenillés remplissaient une partie de l’enceinte. - Ledru-Rollin, alors ministre de l’intérieur, prononça sur les Arts et sur la nécessité de leur coopération à l’œeuvre de la République un discours vivement applaudi qui fut suivi du chant des Girondins. À mon tour prenant la parole, je débutais ainsi - «après la Gironde, la Montagne» etc. (188), f o 194 (Mémoires de Caussidière).

{En marge}: {Plantation des arbres de la Liberté.} Les serviteurs de l’Eglise, en livrées galonnées d’or en chapeaux à cornes et en bas de soie, moitié laquais, moitié bedeaux étaient les objets d’une grande admiration pour la foule déguenillée des gamins qui les suivaient et qui les auraient houspillés s’ils les avaient vus derrière une voiture ». 282, f o 199 (Marquis de Normanby, Une Année de Révolution).

Le détail fut intégré dans les esquisses 17607, fos 20v , 21v .

— Commentaire : Wetherill, Note 574 - Cento (p. 207) remarque que les ‘galons d’or’ ne sont mentionnés que par le marquis de Normanby, qui constitue la source la plus probable.

 

‘Forum des arts’

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

Ledru-Rollin alors ministre de l’intérieur prononça sur les Arts et sur la nécessité de leur coopération à l’œuvre de la République un discours vivement applaudi qui fut suivi du chant des Girondins. à mon tour prenant la parole, je débutais ainsi – «après la Gironde, la Montagne» etc (188) (f o 194).

Les arts sont mentionnés dans les esquisses 17607, f os 21v , 30v , 45v , 71 , 64 , 70 , et dans les brouillons 17607, f os 30 , 27v , 31 , 29 , 36v , 72 , 69 .

 

‘Le socialisme’

Les sens prêtés au mot socialisme ont varié dans l'histoire et varient encore selon les contextes culturels et politiques. En 1831, le mot « socialiste », introduit par Pierre Leroux,  tend à désigner une doctrine morale à forte connotation religieuse, qui voit en l'homme un être social, pour progressivement s'accoler avec « socialisme » : à la fin des années 1830, le mot désigne de manière courante une doctrine qui vise à résoudre la question sociale due à la paupérisation massive de la classe ouvrière.
Le socialisme est mentionné dans l'esquisse 17607, fo 21v , et dans les brouillons 17607, f os 30, 27v, 31, 32.

 

‘La propriété’

Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherches sur le principe du Droit et du Gouvernement, publié le 30 juin 1840, est le premier ouvrage majeur de l'anarchiste français Pierre-Joseph Proudhon. Il traite du concept de propriété et de sa relation avec l’État, les ouvriers et l’anarchisme. Ce livre contient la citation célèbre : « La propriété, c'est le vol ! »

Cette ideé est mentionnée dans les esquisses 17607, f os 21v , et dans les brouillons 17607, f os 27v , 31 , 32 .  

 

⚈ ‘Les élections pour l’Assemblée Nationale’

Le détail fut intégré dans les esquisses 17607, f os 15v , 39 , et dans les brouillons 17607, f os 31v , 34 , 35.

 

‘Figure symbolique de la République ’

La Révolution de février 1848 entraîne un retour des républicains au pouvoir. Dès la fin du mois de mars, le gouvernement lance par voie de presse un « appel aux artistes » sous la forme d’un concours pour « la composition de la figure symbolique de la République française » ; dans le même temps, est ouvert un concours pour une figure sculptée de la République ainsi que pour la médaille commémorative de la Révolution de 1848 et de l’établissement de la République.

Flaubert fit la note documentaire suivante :

concours pour figure symbolique de la République (f o 165).

Le détail fut mentionné dans les esquisses 17607, f o 21v , 15v , 39 , 30v et dans les brouillons 17607 f os 26v , 28 , 29 .

 

‘le tronc sur une chaise'

Flaubert fit la note documentaire suivante :

quelques jours après Février - dans les rues troncs pour les blessés sur des chaises, f o 153

— Commentaire : Gothot-Mersch (note 242) fait référence aux estampes, repoduites dans l’édition du Club de l’honnête homme p. 444. Wetherill, Note 577 - Raitt, p.295.

Le détail se trouve dans l'esquisse 17606, fo 21v .

 

 

CLUB DE L'INTELLIGENCE

 

PROPOSITIONS

⚈ ‘garçons de magasin’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Club du 3 e arrondissement. (Montmartre)
voulait que tous les garçons de magasin fussent nommés officiers de la garde nationale. (32) (f o 178).

Source :

{ARRONDISSEMENT (Club démocratique du 3 e )} Ce club n’était guère fréquenté que par les négociants du quartier Montmartre, c'est dire qu’il se faisait remarquer par la modération de son républicanisme; seulement, les négociants clubistes dont nous parlons professaient, en avril 1848, un culte si fervent pour la blouse de l’ouvrier, qu'ils voulaient tous que leurs garçons de magasin fussent nommés officiers de la garde nationale; nous avons entendu plus d’une fois ces derniers décliner les honneurs qu’on voulait absolument leur accorder. (Lucas, p. 32).

— Commentaire : Cette proposition est avancée dans les esquisses 17607, fos 43 , 45 .

 

⚈ ‘ouvriers tonneliers’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{club} républicain de Bercy.
ne voulait envoyer à l’Assemblée que des ouvriers tonneliers (fo 178).

Source :

BERCY (Club républicain de), port de Bercy, 74, fondé en mars 1848. Président, A. Hartel; secrétaire, Boul; membres du bureau, P. Martin, Dumon, Fortier, Beaulieu, Denise Garby, Dubrunfaut.

Club honnête et insignifiant. Il ne voulait envoyer à l’Assemblée nationale que des ouvriers tonneliers. Très-souvent les orateurs les plus éloquents, MM. P. M., D., B., étaient arrachés de la tribune par leurs femmes. (Lucas, pp. 50-1)

Cette proposition est avancée dans les esquisses 17607, f os 43 , 45 , 54 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 42v , 64v , 51 , 48 , 49 .

 

‘martyrs de Thermidor’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Le Club de la Montagne a arrêté:
1 que le monument élevé à la mémoire de Louis XVI soit consacré à la mémoire des martyrs du 9 Thermidor (Carnet 14, 2)

Source : La Vraie République , 4 avril

Cette proposition est avancée dans les esquisses 17607, f os 43 , 45 , 60 , 59 , et dans les brouillons 17607, f os 29v , 80v , 62 , 61 .

 

‘imprimerie nationale’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

le 24 mars émet le vœu que l’imprimerie nationale soit mise à la disposition des travailleurs candidats à la représentation nationale (228) (fo 178v)

Source :

« Un soir (séance du 24 mars) le club de la Révolution émet à l'unanimité ce vœu : « Que l'imprimerie nationale de Paris et toutes les imprimeries des départements soient mises à la disposition des travailleurs candidats à la réprésentation nationale, pour l'impression de leur profession de foi; les droits de poste devront être supprimés jusqu'après les élections, quant à ce qui regarde ces mêmes professions de foi » (Lucas, p. 228).

Cette proposition est avancée dans les esquisses 17607, f os 43 , 60 .

 

‘que l’état s’empare de tout’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

autres vœux: [s’emparer] {que l’état} s’empare de tout 229. (fo 178v).

On trouve aussi la note suivante dans un Carnet :

Le Club de la Révolution (président Barbès) a émis les vœux suivants :
Le gouvernement provisoire est invité à:
1. S’emparer de la Banque de France
2. » des compagnies d’assurances.
3. » des chemins de fer
4. » des mines et des salines
5. » de tous les canaux. (Carnet 14, f o 13v).

Source :

Le club de la Révolution (séance du 9 avril) invite le gouvernement provisoire «1 o à s'emparer de la Banque de France, qui ne peut rendre, en l'état actuel des choses, les services qu'il faut exiger d'elle; 2 o à s'emparer des compagnies d'asssurances; 3 o à s'emparer de tous les chemins de fer; 4 o à s'emparer des mines et des salines; 5 o à s'emparer enfin de tous les canaux; 6 o le gouvernement provisoire est invité en outre à créer immédiatement un papier-monnaie ayant cours forcé » (Lucas, p. 228).

Le thème fut abordé dans les esquisses 17607, f os 43 , 45 , 60 , 71 , 60v , 77 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 42v , 52 , 64v , 46v , 74 , 75 .

— Commentaire : Cento, 253, Buck, 630.

 

‘plus de capitale’

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.
Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 71 , 70 .

 

‘commis de barrière’

Source : « Nous avons vu plusieurs fois des commis de barrière, ces lâches valets d’une administration avide , passer effrontément la main sous le tablier des jeunes femmes du peuple, tandis qu’ils venaient humblement, casquette bas, ouvrier la portière d’une voiture armoriée, et demander avec un salut si madame n’entrait rien de soumis aux droits. » Esquiros, Les Vierges folles (p. 34)..

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 71 , 70 , 60v , 64 .

— Commentaire : Alberto Cento (p.251) a signalé que Flaubert a copié cet extrait dans le dossier de Bouvard et Pécuchet , Bibliothèque Municipale de Rouen 226 , fo 228.

 

‘happer les bourgeois’

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 45 , 71 , 70 , 64 , et dans les brouillons 17607, f os 36v , 72 , 73 .

 

‘unité de langage’

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 71 , et dans les brouillons 17607, f os 29v , 80v , 62 , 61 .

 

‘les singes du Jardin des Plantes’

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.

Le détail figure dans l'esquisse 17607, f o 71 .

 

‘abolir la mendicité’

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 60v , 77 , 70 .

 

‘supprimer l’Institut’

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 71 , 77 , 60v et dans le brouillon 17607 f o 73 .

 

‘les forts appointements des acteurs’

Flaubert fit cette note documentaire :

Jalousie contre les ténors
[Alphonse] Karr s’indigne contre les danseurs maigres, et les chanteurs dont chaque son rapporte plus que la journée de deux ouvriers. – les appointements excessifs des acteurs plus payés que les Magistrats – les Journaux , f o 111v.
Haine des gros traitements des acteurs, de celui donné à Mlle Rachel. Ce sont des contributions forcées "arrachées par la violence, pour récompenser l’orgueil et entretenir le libertinage", 226 7 , f o 181v.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 71 , 70 , 60v et dans les brouillons 17607 f os 36v , 72 , 73 .

— Commentaire : Cento (p.252) a proposé comme sources de ces notes: Alphonse Karr, Guêpes, novembre 1842 et Proudhon, Qu’est-ce que la propriété ? pp.123-4.

 

‘le candidat de l’art’

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 71 , 70 , 64 , et dans les brouillons 17607 f os 36v , 72 , 68 , 69 .

 

’fête pour Cavaignac’

Louis Eugène Godefroy Cavaignac (1802-1857) est un général et homme d'Etat, commandant des zouaves (1840-1845), gouverneur d'Algérie (1848) puis président du Conseil des ministres chargé du pouvoir exécutif durant l'année 1848. Il déploie à cette occasion la plus grande énergie et parvient, après plusieurs jours (24, 25 et 26 juin) d'une lutte acharnée à prendre le contrôle de l'insurrection. Cette répression fit 1 600 tués côté gouvernemental et entre 3 000 et 5 000 morts du côté des insurgés. Cavaignac se forge alors une réputation de "prince du sang" auprès des ouvriers - ce qui compromet ses chances lors des élections présidentielles des 10 et 11 décembre 1848.

Flaubert fit la note documentaire suivante :

à [mouler] faire une statue de Godefroy Cavaignac qui sera mise au Panthéon et pour honorer sa mémoire à faire une grande fête nationale qui aurait lieu le 5 mai. (Carnet 14, f o 13v).

 Le détail fut intégré dans les esquisses 17607, f os 45 , 60 , 59 , et dans les brouillons 17607, f os 29v , 80v .

 

‘supprimer la religion’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Suppression radicale du clergé.

Économie énorme par la suppression des ornements, vëtements, temples laquelle est d’ailleurs "parfaitement conforme à la saine philosophie", 226 7 , f o 236.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 60 , 64 , 47v et dans les brouillons 17607 f os 41v , 67 , 66 .

Commentaire : Cento (p.249) a indiqué comme source de cette idée Théodore Dezamy, Code de la communauté , pp. 70-1.

 

‘les élections de Paris’

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 43 , 60 , 35v , 59 et dans les brouillons 17607 f os 32v , 77v , 62 , 63 .

 

‘la réforme des théâtres’ (‘abolir le spectacle de la corruption’)

Nous n’avons pas trouvé de note de lecture à ce sujet.

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 71 , 77 , 60v , 64 , et dans les brouillons 17607, f os 36v , 72 , 73 .

 

 

EXPRESSIONS

 

‘inaugurer le règne de Dieu sur la terre’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Cours de Droit Social des Femmes
Le moment est venu d’inaugurer le règne de Dieu sur la terre

Source : Cours de Droit social , Jeanne Deroin ou Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes

L'espression figure dans les esquisses 17607, f os 47v , 60 , et dans les brouillons 17607, f os 53v , 40v , 65 , 66 .

— Commentaire : Cento, (p. 248) a proposé comme source de cette idée Jeanne Deroin, Cours de Droit social ou Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes .

 

‘passant le niveau sur la tête des riches’

Source :

« A une des séances du club de l’Arbalète, un orateur (le citoyen Verdet, chimiste), après avoir glorifié les hauts faits des héros de 1793, s’exprime ainsi « Nos pères étaient appelés niveleurs et démolisseurs; faisons comme eux, ce n’est qu’en passant le niveau sur la tête des riches que nous pourrons conquérir la vraie démocratie. » Lucas, p. 28

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 77 , 60v , 64 , et dans les brouillons 17607, f os 46v , 74 , 75 .

— Commentaire : Cento, pp. 250, 252

 

‘détruire l’édifice social’

Source :

Un des auditeurs répond au citoyen Verdet; mais ayant dit qu’il fallait se garder de détruire l’édifice social, comme un maçon qui abat sans discernement une maison assise sur de solides fondements, un individu s’élance tout-à-coup à la tribune, l’oeil enflammé, le poing levé, prêt à frapper l’orateur!
Les personnes les plus rapprochées accourent en foule au secours de celui-ci; on saisit le furieux, on lui demande quel est le sentiment qui l’anime ….
—Ce monsieur, répond-il, vient d’insulter les maçons, et je suis maçon.
Ce n’est pas sans peine qu’on parvient à lui faire comprendre et accepter le sens de la figure employée par l’orateur. (Lucas, p. 28)

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 70 , 64 , et dans le brouillon 17607 f o 41v .

 

‘chapeau bas’

Flaubert fit la note documentaire suivante:

[....] Club de l’Emeute révolutionnaire rue Mouffetard. 130
Président le Docteur Palanchon -
à la fin de chaque séance on chantait :
     « chapeau bas devant ma casquette
     à genoux devant l’ouvrier.» (fo 178)

Source :

Partant de ce point que tous les maux dont souffre la société viennent des bourgeois, des riches, des propriétaires, comme on voudra nommer tous ceux qui possèdent ou qui ont l’espérance d’acquérir quelque chose, le club de l’Emeute révolutionnaire, un des plus ridiculement atroces de la capitale, avait pris pour évangile ces paroles du grand Lama des révolutionnaires; mais heureusement, tout en désirant beaucoup, il ne pouvait guère.
Le bureau de ce club était composé d’un président émeutier (le docteur Palanchon, coin promis en 1836 avec Blanqui, Sobrier et autres grands hommes de la démocratie militante, dans l’affaire dite des poudres), de deux vice-présidents vice-émeutiers, de deux secrétaires-révolutionnaires, d’un trésorier-insurgé et d’un archiviste professeur de barricades. Ces citoyens se coiffaient, pour siéger, de bonnets écarlates.
A la fin de chaque séance, les Emeutiers révolutionnaires entonnaient en chœur la fameuse chanson dont voici le refrain:
Chapeau bas devant ma casquette,
À genoux devant l’ouvrier. (Lucas, p. 130)

Le détail fut élaboré dans les esquisses 17607, f os 43 , 60 , 59 , et dans les brouillons 17607, f o 29v , 70v , 80v , 61 .

— Commentaire : Cento, p.246 - Wetherill, Note 601.

 

‘Le christianisme est à la fois la base et la clef de voûte du nouvel édifice social’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Manifeste de la Ligue Sociale, «de l’union, toujours de l’union. Le christianisme est à la fois la base et la clef de voûte du nouvel édifice social qui doit nous abriter tous»
après le 15 mai il s’établit rue Pigalle le club du Droit divin (f o 204). ( Petis Journaux )

Le détail fut intégré dans les esquisses 17607, f os 60 , 64 , 47v et dans les brouillon 17607, f o 53v , 40v , 65 , 66 .

 

‘nous ferons bouillir le sang des aristocrates’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Club de la Montagne rue Frepillon etc. Président l’Abbé Constant. vice président Legallois. L’abbé Constant «nous ferons bouillir le sang des aristocrates dans les chaudières de la Révolution et nous en ferons du boudin pour rassasier les prolétaires affamés 183. (f o 178v).

Source :

Lucas,185 MONTAGNE (Club de la), rue Frépillon, 4, fondé en mars 1848. Président, Abbé Constant; vice-présiaent, A. P. Legallois; sécrétaire M me Constantt; trésorier, Maurice Valette ; mèmbres du bureau Léonard Gallois, Aug. Barzilay, Alfred Bougeart. Agathon Bougiclis, Louise Collé (née Rêvoil), Ganeau (dit le Mapah), Jean Journet, Alplionse Esquiros, Adèle Esquiros (née Battanchon), Constant Hilbey, ouvrier tailleur, J-B. Girard.
Réunion de bas-bleus crottés, de fous socialistes et de démocrates de ruisseau, qui siègeaient dans la salle enfumée d’un marchand de vin, devant des tables couvertes de nappes maculées, entre des pots de vin bleu et des pipes culottées. Dans la salle du club de la rue Frépillon, les cinq sens étaient à la fois également blessés on y buvait du vin détestable et de l'eau de vie frelatée, on y respirait les odeurs les plus nauséabondes; il fallait, une fois qu’on était entré dans ce lupanar démocratique et social, se résigner à entrendre des théories et des déclamations contre la société qui auraient trouvé des contradicteurs au bagne de Brest. ‘Les assistants, à quelques rares exceptions près, étaient couverts des ces haillons sordides, qui ne sont pas la livrée de la pauvreté honnête et laborieuse, mais bien celle de la débauche ignoble.
Nous avons entendu le citoyen abbé Constant prononcer dans son club ces atroces paroles: Nous ferons bouillir le sang des aristocrates dans les chaudières de la Révolution et nous en ferons du boudin pour rassasier les prolétaires affamés . (Lucas. p. 183)

Ce détail n’a pas été utilisé par Flaubert.

 

‘insulter les maçons’

Source :

À une des séances du club de l’Arbalète, un orateur (le citoyen Verdet, chimiste), après avoir glorifié les hauts faits des héros de 1793, s’exprime ainsi : « Nos pères étaient appelés niveleurs et démolisseurs; faisons comme eux, ce n’est qu’en passant le niveau sur la tête des riches que nous pourrons conquérir la vraie démocratie.»

Un des auditeurs répond au citoyen Verdet; mais ayant dit qu’il fallait se garder de détruire l’édifice social, comme un maçon qui abat sans discernement une maison assise sur de solides fondements, un individu s’élance tout-à-coup à la tribune, l’œil enflammé, le poing levé, prêt à frapper l’orateur!

Les personnes les plus rapprochées accourent en foule au secours de celui-ci; on saisit le furieux, on lui demande quel est le sentiment qui l’anime...

— Ce monsieur, répond-il, vient d’insulter les maçons, et je suis maçon.

Ce n’est pas sans peine qu’on parvient à lui faire comprendre et accepter le sens de la figure employée par l’orateur. (p. 28)

Ce détail fit intégré dans les esquisses 17607, f os 47v , 64 , 70 et dans les brouillons 17607, f os 41v , 67 , 66 .

— Commentaire : Cento, 250.

 

‘Athée, aristocrate, canaille’

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

On lui demande quelles sont ses opinions religieuses: il répond qu’il n’éprouve aucun embarras à répéter ce que précédemment il a dit à la tribune de la chambre des pairs; il n’est ni catholique, ni chrétien, ni athée.
La candidature de l’ex-pair de France est repoussé à l’unamimité, D’Alton-Shee, Club démocratique de la Garde Nationale de Paris
L’athéisme est aristocratique, De la politique sociale et religieuse qui convient à notre époque , I. 167.

L’association entre l’athéisme et l’aristocratie se trouve dans les brouillons 17607 f os 53v , 40v , 65 , 41v , 66 .

— Commentaire : Cento, p. 249, Wetherill, Note 605.

 

‘l’ouvrier est prêtre’

L'expression fut intégrée dans l'esquisse 17607 f o 47v et dans les brouillons 17607, f os 53v , 40v , 65 , 63 .

 

‘tonnait contre Nicolas’

— Commentaire : néant.

 

PROCÉDÉS

 

⚈ ‘ l’Assemblée nationale’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Cinq jeunes gens des Ecoles, qui signent leurs lettres, déclarent que chaque soir ils se réunissent [au] sur la place de la Sorbonne, au pied de l’arbre de la Liberté et aux cris de «Vive la République démocratique et sociale», ils brûlent le journal réactionnaire L’Assemblée Nationale . «Nous désirons que par la publicité donnée à cet article, tous les vrais démocrates imitent notre exemple.» Suivent les signatures. (Carnet 14, f o 7v).

Source : Le Père Duchesne , 8-11 juin

Le détail fut intégré dans les esquisses 17607, f os 45 , 60 , 59 , et dans les brouillons 17607, f os 29v , 80v , 61 .

— Commentaire : Cento, p. 246, de Biasi, Note 11, Wetherill, Note 602.

 

‘déclaration des droits de l’homme’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

son Président y lisait chaque jour la déclaration des droits de l’homme et des citoyens (f o 178).

Source :

ARRONDISSEMENT (Club démocratique du 3 e ), rue du Gros-Chenet, (saIle de l’Ecole communale); fondé an mars 1848. Président Binoit; vice-président, Delorme; secrétaires, Lucas, Salamon; trésorier, Lemaître.
Club innocent, bien que rouge et affilié à le Société des Droits de l’Homme; son président lisait chaque soir la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen devant trois portiers démocrates et deux savetiers socialistes. (Lucas, p. 33)

Le club est mentionné dans les esquisses 17607, f os 45 , 54 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 42v , 64v , 51 , 48 , 49 .

— Commentaire : Cento, p. 245

 

‘« les souvenirs du peuple »’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

le Président Patorni chantait {habituellement} à la tribune «les souvenirs du peuple» de Béranger.

Source :

Rien n’était plus risible que l’éloquence du président Patorni; il avait contracté la singulière habitude de chanter à la tribune la romance de Béranger intitulée les Souvenirs du Peuple; mais l’enthousiasme était si grand en faveur du neveu de notre grand empereur, que ces ridicules facéties étaient chaque soir vigoureusement applaudies. (Lucas, p. 75).

Le détail figure dans les esquisses 17607, f os 43 , 59 , 60 et dans les brouillons 17607 f os 29v , 70v , 58 , 61

— Commentaire : Cento, p. 245, Wetherill, Note 600.

 

‘Appeler Azor’

THÉÂTRE. Appeler azor. Siffler un acteur. (CNRTL)

Cf. dans L'Éducation sentimentale : « C'était un mémoire sur la répartition des impôts. Les chiffres découlaient, cela n'en finissait plus! L'impatience éclata d'abord en murmures, en conversations; rien ne le troublait. Puis on se mit à siffler, on appelait « azor »; Sénécal gourmanda le public; l'orateur continuait comme une machine. Il fallut, pour l'arrêter, le prendre par le coude. » (III, 1, 326).

Source :

ARTISTES DRAMATIQUES (Club des), passage Jouffroy, 11; fondé on avril 1848. Président, Tisserant; membres dit bureau, Bignon, Rhozevil, Ludovic; secrétaire, Pierron.
Ce club s’est fait remarquer par son excellent esprit. Le citoyen Bocage n’y obtenait pas même les succès négatifs auxquels on adonné le nom de succès d’estime; souvent lorsque la nuance de ses discours était par trop écarlate, la plupart des membres du club se permettaient d’appeler Azor . (Lucas, p. 38)

Ce détail figure dans les esquisses 17607, f os 35v , 53 , 59 et dans les brouillons 17607 f os 32v , 77v , 62 , 63 .

— Commentaire : Cento, p. 247, Wetherill, Note 603.

 

PERSONNAGES HISTORIQUES

 

Caussidière

Marc Caussidière (1807-1861) est un ouvrier dans la soierie, courtier en marchandises, journaliste, préfet de police, député de l'Assemblée nationale constituante et révolutionnaire républicain français, membre également de la franc-maçonnerie et de la Société des saisons. Pendant la révolution de février 1848, il se tient sur les barricades jusqu’au moment de la victoire de son parti ; il s'installe à la préfecture de police, dont il s’est s’emparé et dont le gouvernement provisoire (dont Ledru-Rollin est ministre de l'Intérieur) lui attribue bientôt officiellement la direction, par le biais de Louis-Antoine Garnier-Pagès, membre du gouvernement et maire de Paris. Il se fait alors gloire de « faire de l’ordre avec du désordre »: supprimant la Garde municipale de Paris, remplaçant les sergents de ville par les gardiens de Paris, il crée également le corps de la « Garde du Peuple », composé de tous les révolutionnaires récemment libérés. De son poste, il notifie aux commissaires de police de veiller à ce qu'aucun mouvement ne tente de détourner les ouvriers de leurs travaux, notamment pour nourrir le désordre encore ambiant. Il résiste ouvertement à la démonstration du 17 mars où, à la demande d’une délégation de plus de 200 000 hommes conduite par le révolutionnaire Auguste Blanqui, le gouvernement provisoire accepte de reporter les élections ; il renouvelle sa résistance le 16 avril lors d'une autre journée révolutionnaire pour un nouveau report des élections. Le département de la Seine l’envoie à la Constituante. À partir de mai 1848, la Commission exécutive, nouveau gouvernement, tente de l’éliminer de la préfecture de police. Après l’échec de la manifestation républicaine du 15 mai 1848, son inaction apparemment complice le fait accuser devant l’Assemblée. Il est démis de ses fonctions de préfet de police par la Commission exécutive, et la garde qu'il a créée est licenciée. Il se défend à la tribune et fait distribuer un mémoire justificatif à ses collègues. Ayant démissionné de son mandat de député à l’Assemblée constituante, son mandat lui est rendu par les électeurs aux élections complémentaires de début juin. Mais, après l’échec sanglant de la révolte ouvrière des journées de Juin, une double demande d’autorisation de poursuites est portée contre lui ; dans la nuit du 25 au 26 août, l’Assemblée, par un double vote, accorde sa mise en accusation pour le 15 mai, tout en le refusant pour les journées de juin.

Mentionné dans les esquisses 17607, f os 63v , 115 et dans le brouillon 17607, f o 111v .

 — Commentaire : Gothot-Mersch, Note 243: ‘Il s’agit des hommes de Caussidière’; Note 281: ‘Caussidière avait joué un rôle dans l’insurrection des canuts de Lyon en 1834. Condamné, il bénéficia de l’amnistie en 1837, et fut ensuite de tous les complots. Nommé préfet de police par le Gouvernement provisoire, homme dangereux, sectaire, force de la nature, il organisa un corps de police qui lui était entièrement dévoué.

 

L’Abbé Raymond

Né à Anduze en 1803, l'abbé François Raymond fit paraître en mai 1848 un Mémoire qu’il adressa à l’Assemblée nationale, vaste plan d’organisation du travail, hostile à la concurrence illimitée et demandant la fondation d’une « Association nationale agricole et industrielle », chargée d’établir des colonies agricoles et d’organiser militairement l’industrie. Le comité du Travail de l’Assemblée lui réserva un accueil favorable. En 1848, Raymond fonda encore une « Association nationale pour l’extinction de la mendicité en France ». Lors des journées de Juin, il prétendit avoir exposé sa vie à secourir des blessés et des mourants. Il essaya de créer une association de patrons et d’ouvriers pour l’exploitation agricole de terrains non cultivés.

Flaubert fit la note documentaire suivante:

Au Club des hommes libres, l’abbé Raymond, prêtre et agronome, pose sa candidature. Carnet 16 , 6v

Source : Le Père Duchesne.

Le personnage est mentionné dans les esquisses 17607, f os 45 , 64 , 47v et dans les brouillons 17607, f os 53v , 40v, 65 , 63 . Le nom de l’Abbé est changé en Ducretot (64, 47v).

—Commentaire : Cento, p. 247, De Biasi, Note 11.

 

‘Le patriote de Barcelone’

Flaubert fit la note documentaire suivante:

{X} Le citoyen Cabet a présenté à ses 6 000 frères un patriote de Barcelone, représentant de la démocratie espagnole. (Carnet 14, f o 8).

— Commentaire : Le discours du patriote de Barcelone est basé sur un manifeste du Club démocratique ibérique qui invitait les parisiens à assister à un service funèbre pour les Espagnols qui étaient morts pour la liberté. Ce manifeste existe toujours à la Bibliothèque Nationale (Lb 33 1764) et a été reproduit par Lucas, 168-71

Source :

IBÉRIQUE (Club démocratique), rue Saint-Jacques, 254, (salle de l'Institute nationale des Sourds-Muets), fondé en mars 1848, Président Bruno Vidal.
Nous ne connaissons de ce club que les deux pièces qui suivent: la première est une convocation à un service funèbre; la seconde est une adresse des démocrates espagnols au peuple de Paris.
SERVICE FUNÈBRE EN MÉMOIRE DES ESPAGNOLS
Morts pour la cause de la liberté
I.
Depuis la proclamation de la constitution de Cadix on 1812, ce pacte fondamental des libertés espagnoles, jusqu’à la dernière révolution de mars, notre patrie compte de nombreux et héroïques martyrs, morts pour la sainte cause de nos libertés.
Glorifions leur mémoire! Nous leur devons l’esprit de liberté, qui enflamme nos coeurs et qui agite notre pensée.
Réunissons-nous au pied de l’autel, prions pour eux et pour notre prochaine délivrance.
Convions à cette solennité nos frères de la Péninsule, les Portugais, nos frères des Amériques et tons les membres des différents peuples qui se trouvent à Paris.
II.
Au Peuple français.
Et toi, peuple héroïque de France, aux larges sentiments démocratiques, unis-toi à nous pour célébrer ce jour! Naguère tu as encore une fois répudié, de la manière la plus éclatante, la politique des familles princières qui surent, dans leur intêrét personnel, soit par les armes, soit par la Corruption, comprimer l’élan de notre patriotisme.
Etrange spectacle ! — L’Espagne, cette soeur ainée de la France, qui, la première, s’était déclarée l’aillée de la République française et avait versé son sang pour elle, l’Espagne a été le seul pays qui a eu à souffrir dans ses sentiments de fraternité pour le peuple français.
Les intérêts dynastiques des trois dernières couronnes des Tuileries ne pèseront plus sur I’Espagne.—Le PEUPLE FRANÇAIS est là; il veille armé, dans sa puissance et dans sa force, au salut de la liberté du monde!
Aussi les peuples de France et d’Espagne sont-ils fraternellement unis pour toujours.
III.
Le peuple de Paris étant aujourd’hui organisé, soit dans les clubs, soit dans les légions de la garde nationale, les Espagnols seront heureux de trouver dans leurs rangs mardi prochain 11 avril, au service funèbre de la Madeleine, des députations des clubs avec leurs drapeaux, et des citoyens de la garde nationale.
IV.
La réunion aura lieu aux abords de la Madeleine, à dix heures et demie; le service sera fini à onze heures et demie.
La réunion se rendra ensuite au boulevard Bonne-Nouvelle. Une oraison funèbre en l’honneur des martyrs de la liberté espagnole et du monde entier sera prononcée dans la salle Bonne-Nouvelle par un membre du clergé de Paris.
On se rendra ensuite à la colonne de juillet pour rendre hommage aux martyrs des libertés françaises.
V.
Les drapeaux de la cérémonie seront les suivants:
Drapeau de la démocratie espagnole;
Drapeau de la démocratie portugaise;
Drapeau de la fédération ibérique:
Et les drapeaux des autres nations qui se réuniront aux démocrates espagnols. (pp. 169-70)

Le patriote de Barcelone est mentionné dans les esquisses 17607, f os 15v , 43 , 45, 53 , 78 , 75v , et dans les brouillons 17607, f os 38v , 55 , 52v , 55v , 59v , 79 , 56 , 57 .

Le discours du patriote de Barcelone est développé dans l'esquisse 17607, f o 75v et dans les brouillons 17607, f os 55v , 79 , 78 .

— Commentaire : Cento, p. 256, Buck, p. 629, Wetherill, Note 608.

 

‘Président Goulain. Chiffonnier’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

club du 12 e arrondissement. Président Goulain chiffonnier. 36. v. l’univers 25 avril 1850 –

Source :

Lucas, 39-40

Le nom de ce personnage n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

‘Barthélemy’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Les Barricades du 24 Février. Président Emmanuel Barthélemy. école de Barricades. 47.

Source : (Lucas, pp.47-8)

Le nom de ce personnage n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

‘le président Patorni’ (cf ‘Souvenirs du peuple’)

le Président Patorni chantait {habituellement} à la tribune «les souvenirs du peuple » de Béranger.

Source :

Rien n’était plus risible que l’éloquence du président Patorni; il avait contracté la singulière habitude de chanter à la tribune la romance de Béranger intitulée les Souvenirs du Peuple; mais l’enthousiasme était si grand en faveur du neveu de notre grand empereur, que ces ridicules facéties étaient chaque soir vigoureusement applaudies. (Lucas, p. 75).

— Commentaire : Cento, p. 245

Le nom de ce personnage n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

'caballeros'

En espagnol : Messieurs.
Commentaire : néant.

 

CLUBS

 

Le mouvement des clubs de 1848 est un phénomène des plus notables qui marque les premiers mois de la Seconde République. Les Clubs créés en 1848, sont des clubs politiques et jouent un rôle majeur, avec la presse, dans la politisation massive de la population.

 

⚈ Société démocratique allemande.

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Société démocratique allemande . - athéisme. (14). (voir Revue des deux mondes 15 juillet 1847.) (f.178)

Source : Lucas, pp. 13-14

Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que le thème de l'athéisme fut intégré.

 

⚈ Amis fraternels

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Amis Fraternels. Président Brige. Séval de Cabet. importance de l’air comprimé 23. (f.178)

Source : Lucas , p. 23

Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que le détail de l'air comprimé est mentionné dans le brouillon 17607 f o 47 .

 

⚈ Club des Antonins` - ‘La liste des personnes riches’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Delacollange, président. et rédacteur de l’organisation du travail qui, après juin, a donné

Source :

[….] le citoyen Delacollonge, président du club des Antonins, était en même temps rédacteur du journal L' Organisation du Travail. Cette feuille immonde, fondée par le sieur Clavel d’Oisy (un spéculateur qui, depuis, s’est fait condamner par les tribunaux de police correctionnelle pour tripotages californiens), publiait, peu de jours avant les événements de Juin, les noms et adresses de toutes les personnes riches qui habitent Paris, et donnait le chiffre de leur fortune. (Lucas, pp. 25-6)

 

⚈ Club de l’Arbalète

Source : Lucas , p.28

— Commentaire :

Flaubert a utilisé plusieurs expressions qu’on entendait dans ce club. Voir ‘ passant le niveau sur la tête des riches ’; ‘ détruire l’édifice social’ ; ‘insulter les maçons’ .

 

Club du 3 e Arrondissement

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Club du 3 e arrondissement. (Montmartre)
voulait que tous les garçons de magasin fussent nommés officiers de la garde nationale. (32)

Source :

{ARRONDISSEMENT (Club démocratique du 3 e )} Ce club n’était guère fréquenté que par les négociants du quartier Montmartre, c'est dire qu’il se faisait remarquer par la modération de son républicanisme; seulement, les négociants clubistes dont nous parlons professaient, en avril 1848, un culte si fervent pour la blouse de l’ouvrier, qu'ils voulaient tous que leurs garçons de magasin fussent nommée officiers de la garde nationale; nous avons entendu plus d’une fois ces derniers décliner les honneurs qu’on absolument leur accorder. (Lucas, 32)

 

⚈ Club démocratique du 3 e arrondissement .

Flaubert fit la note documentaire suivante :

son Président y lisait chaque jour la déclaration des droits de l’homme et des citoyens (f o 178).

Source :

ARRONDISSEMENT (Club démocratique du 3 e ), rue du Gros-Chenet, (saIle de l’Ecole communale); fondé an mars 1848. Président Binoit; vice-président, Delorme; secrétaires, Lucas, Salamon; trésorier, Lemaître.
Club innocent, bien que rouge et affilié à le Société des Droits de l’Homme; son président lisait chaque soir la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen devant trois portiers démocrates et deux savetiers socialistes. (Lucas, p. 33)

Commentaire : Cento, p.245

Le club est mentionné dans les esquisses 17607, f os 45 , 54 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 42v , 64v , 51 , 48 , 49 .

 

⚈ Club du 12 e arrondissement

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{club} du 12 e arrondissement. Président Goulain chiffonnier. 36. v. l’univers 25 avril 1850 –

Source : Lucas, pp. 39-40

 Le détail n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

⚈ Club des barricades du 24 février

Flaubert fit la note documentaire suivante:

Les Barricades du 24 Février. Président Emmanuel Barthélemy. école de Barricades. 47.

Source : Lucas , pp. 47-8.

 Le détail n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

Club républicain de Bercy

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{club} républicain de Bercy ne voulait envoyer à l’Assemblée que des ouvriers tonneliers (f o 178).

Source :

BERCY (Club républicain de), port de Bercy, 74, fondé en mars 1848. Président, A. Hartel; secrétaire, Boul; membres du bureau, P. Martin, Dumon, Fortier, Beaulieu, Denise Garby, Dubrunfaut.
Club honnête et insignifiant. Il ne voulait envoyer à l’Assemblée nationale que des ouvriers tonneliers. Très-souvent les orateurs les plus éloquents, MM. P. M., D., B., étaient arrachés de la tribune par leurs femmes. (Lucas, pp. 50-1)

Le club est mentionné dans les esquisses 17607, f os 43 , 45 , 54 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 42v , 64v , 51 , 48 , 49 .

 

⚈ Club des blancs manteaux

Flaubert fit la note documentaire suivante :

le citoyen Hubert (du club des < blancs > Manteaux) chapelier, rue de Sicile écrivait ainsi son adresse. <<rue du gouvernement provisoire de Sicile>>

Source : Lucas, p. 51

 Le détail n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

⚈ Club des clubs

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Club des Clubs
instructions aux délégués dans les Départements. (59)

Source : Lucas , pp. 59-63.

 Le détail n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

⚈ Comité central électoral

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Comité central électoral en faveur de la candidature de L. Bonaparte à la Présidence.

Source : Lucas , pp.75-6

 Le détail n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

⚈ Société des droits de l’homme.

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Société des droits de l’homme.
destituer les officiers
faire mourir de faim les riches etc. (115)
autres absurdités (116.)

Source : Lucas , pp. 115-6

  Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que le thème du conflit social fut traité.

 

⚈ Club de l’Émeute révolutionnaire

Flaubert fit la note documentaire suivante :

[....] Club de l’Emeute révolutionnaire rue Mouffetard. 130
Président le Docteur Palanchon -
à la fin de chaque séance on chantait
«chapeau bas devant ma casquette
à genoux devant l’ouvrier.» (f o 178).

Source : Lucas , p. 130

Le détail de la chanson fut élaboré dans les esquisses 17607, f os 43 , 60 , 59 , et dans les brouillons 17607, f o 29v , 70v , 80v , 61 .

— Commentaire : Cento, p. 246.

 

⚈ Société de la fraternité

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Société de la Fraternité-
Président Savary -
matérialiste. - est pour l’abolition du mariage et de la famille. 146.

Source : Lucas , pp. 146-7

Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que les questions du mariage et de la famille sont soulevées dans les brouillons.

 

Club des Chiffonniers

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{club} du 12 e arrondissement. Président Goulain chiffonnier. 36. v. l’univers 25 avril 1850- (f o 178).

Source : Lucas, p. 39

 Le club est mentionné dans les brouillons 17607, f os 47 , 42v , 64v , 51 , 48 , 49 , 44 .

 

Club du Droit divin

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Manifeste de la Ligue Sociale , «de l’union, toujours de l’union. Le christianisme et à la fois la base et la clef de voûte du nouvel édifice social qui doit nous abriter tous»
après le 15 mai il s’établit rue Pigalle le club du Droit divin (f o 204).

Le club est mentionné dans les esquisses 17607, f os 45 , 54 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 47 , 42v , 64v , 51 , 48 , 49 , 44 .

 

⚈ Société centrale républicaine

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Société centrale républicaine = club Blanqui dont la 1ère séance eut lieu le 26 février dans la salle du Prado. – Le Docteur Lacambre. – drapeau rouge. 213. (f o 178v).

Source : Lucas , p. 213

 Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que la salle du Prado est mentionnée, ainsi que le détail du drapeau rouge .

 

⚈ Club Servandoni

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Club Servandoni dans une des chapelles souterraines de l’Eglise St Suplice. 239.

Source :

SERVANDONI (Club), dans une des chapelles souterraines de l’église Saint-Sulpice, fondé en avril 1848. Président, Cazelle.

République modérée. (Lucas, p. 239)

 Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que les chapelles souterraines de St. Sulpice sont mentionnées dans les brouillons 17607 f os 47 , 42v , 64v .

 

⚈ Club du salut du peuple

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Du Salut du Peuple. Larochejacquelin très républicain

Source : Lucas , p.238

 Le détail n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

⚈ Club du salut public

Flaubert fit la note documentaire suivante :

du Salut Public. commerce véridique. Président. Arthur de Bonnard. épicier. 239

Source : Lucas , p. 239

 Le club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

⚈ Club de la Montagne

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Club de la Montagne rue Frepillon etc. Président l’Abbé Constant. vice président Legallois. L’abbé Constant «nous ferons bouillir le sang des aristocrates dans les chaudières de la Révolution et nous en ferons du boudin pour rassasier les prolétaires affamés 183. (f o 178v)

Source : Lucas , p. 183

Flaubert fit les notes documentaires suivantes dans le Carnet 14 :

Le Club de la Montagne a arrêté:
1 que le monument élevé à la mémoire de Louis XVI soit consacré à la mémoire des martyrs du 9 Thermidor,
2 que les statues des rois disparaissent des places publiques et soient remplacés par des statues des grands hommes qui ont bien mérité de la France républicaine. (Id. 4 avril.)
Pétition pour qu’on ramène en France les restes de David, peintre. (Carnet 14, f o 2).

 Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que le détail des Martyrs de Thermidor est traité.

 

⚈ Le Club de la Révolution

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

le 24 mars émet le voeu que l’imprimerie nationale soit mise à la disposition des travailleurs candidats à la représentation nationale (228)
autres voeux: [s’emparer] {que l’état} s’empare de tout 229. (f o 178v).

On trouve aussi la note suivante dans un Carnet :

Le Club de la Révolution (président Barbès) a émis les voeux suivants:
Le gouvernement provisoire est invité à:
1. S’emparer de la Banque de France
2. » des compagnies d’assurances.
3. » des chemins de fer
4. » des mines et des salines
5. » de tous les canaux. ( Carnet 14 , f o 13v).

Source : Lucas , p. 228

 Le club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que le thème de la nationalisation est intégrée.

  

⚈ Club des hommes lettrés

Source : Lucas , p. 163

 Le club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

— Commentaire : Selon Alberto Cento, l’auditoire du Club de l’Intelligence correspond à celui de ce club.

 

⚈ Club des hommes libres

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Le Père Duchesne , gérant Thuillier, < à l’institut >

Au Club des hommes libres, l’abbé Raymond, prêtre et agronome, pose sa candidature. f o 6v (De Biasi, Note 11, Club.)

 Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que le personnage de Raymond/Langremon/Ducretot est intégré.

 

⚈ Club des Instituteurs

Source : Lucas p.172

— Commentaire : Selon Alberto Cento, l’auditoire du Club de l’Intelligence correspond à celui de ce club.

 Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

⚈ Société fraternelle centrale

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{X} Le citoyen Cabet a présenté à ses 6 000 frères un patriote de Barcelone, repésentant de la démocratie espagnole. ( Carnet 14 , f o 8).

Source: Lucas, pp. 142-6

 Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons, tandis que le Patriote de Barcelone est intégré.

 

⚈ Le Club central des sourds-muets de France.

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Ils demandent de jouir des droits de citoyen. Et à ce qu’on change le directeur de l’Institut des Sourds-Muets. ( Carnet 14 , f o 8v).

 Le club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

⚈ Club de la société centrale républicaine .

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Il n’y a jamais eu qu’un oppresseur dans le monde, le Capital, il n’y a jamais eu qu’un opprimé, le travailleur. Toussenel.
(Carnet 14, f o 8v).

 Le nom de ce club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons tandis que le thème du capital est intégré.

 

⚈ Club de l’Union des clercs (d’huissier).

Flaubert fait mention de ce club dans le Carnet 14 , fo 9.

Le club n’apparaît pas dans les esquisses et les brouillons.

 

 

DIVERS

 

Artistes (haine des)

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Tous les socialistes haïssent les avocats. «Laissez agir les poètes, les avocats et les artistes, et dans quelques jours vous verrez ce qu’ils auront fait de nous.» (Carnet 14, f o 13v).

Le détail fut mentionné dans l'esquisse 17607, f o 70 , et dans les brouillons 17607, f os 36v , 72 , 73h , 69 .

 

Avocats (haine des)

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Tous les socialistes haïssent les avocats. «Laissez agir les poètes, les avocats et les artistes, et dans quelques jours vous verrez ce qu’ils auront fait de nous.» (Carnet 14, f o 13v).

Le détail fut mentionné dans les esquisses 17607, f os 45 , 54 , 60 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 52 , 38v , 51 , 48 .

 

⚈ ‘élections fixées’

Le détail fut intégré dans les esquisses 17607 f os 39 , 43 , 28v , 45 , 45v , 35v , 59 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 47 , 42v , 32v , 77v , 62 , 75 .

 

‘Jesus Christ socialiste’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Le Christ d’ivoire aux Tuileries
«C’est notre maître à tous. » très fréquent
Le christ entre la liberté et la justice
Avec une banderole où est écrit Fraternité.
C’est là, (comme images) ce qu’il y a de plus fréquent avec les innombrables morts de Mgr Affre, fo 152v

Source : « Aux Tuileries, au milieu de l’or et des richesses qu’il foulait aux pieds, sa grande âme repoussait l’idée d’un seul crime, un Christ allait être profané…lorsqu’un jeune élève de l’école polytechnique s’écria : Ah! Ne touchez pas à cette image vénérée, le Christ est notre maître à tous ! »
Extrait du Commentaire sur ‘République française. 1848. Trait touchant du pouvoir de la Religion’, Estampe publiée dans 1848 , textes de Georges Bourgin et Max Terrier (Paris: Éditions TEL, 1948), no 67.
Journées de la Révolution de 1848 , pp. 168-9.

Le détail fut intégré dans les esquisses 17607, f os 60 , 64 , 47v .

— Commentaire : Cento, p. 247, Wetherill, Note 601.

 

‘tête de veau’

Flaubert reçut les renseignements suivants sur la tête de veau :

Transcription de 17611, f o 166, publiée par R. Dumesnil ( L’Éducation sentimentale , II. 363-5).

La mention de la tête de veau provoque le rire dans l'esquisse 17607, f o 70 , et dans les brouillons 17607, f os 50 , 41v , 67 , 68 , 69 . Le mystère de la tête de veau est expliqué par Deslauriers à la fin du roman ( L’Éducation sentimentale , p. 426)

— Commentaire : Raitt, p. 325 : Flaubert a eu beaucoup de mal à se renseigner sur ‘la tête de veau’. Ayant sans doute rencontré dans ses lectures une allusion à ce club, et voulant en savoir plus long, il a eu l’idée de s’adresser à la revue anglaise Notes and Queries.
Sous la rubrique Notices to Correspondents, la revue a publié, dans son numéro du 27 février 1869, la note suivante : ‘G.F. will find eight articles on the Calves’ Head Club in N&Q., Ist S., vol.IV, IX and XI.’
Flaubert s’est tourné vers ses amis anglais (peut-être vers Juliet Herbert), et ils lui ont envoyé la traduction d’un article sur le Calves’ Head Club, extrait de The Book of Days, recueil de curiosités édité par R. Chambers. Cette traduction était accompagée d’une lettre contenant des détails supplémentaires.

Wetherill, note 486 : La tête de veau sera expliquée dans les toutes dernières pages du roman. Il s’agit une fois de plus d’une imitation qui n’a eu que peu de chose à voir avec les réalités de 1848.

Gothot-Mersch, Note 271.

 

⚈ ‘discours’

— Commentaire : Le discours du patriote de Barcelone est basé sur un manifeste du Club démocratique ibérique qui invitait les parisiens à assister à un service funèbre pour les Espagnols qui étaient morts pour la liberté. Ce manifeste existe toujours à la Bibliothèque Nationale (Lb 33 1764) et a été reproduit par Lucas, 168-71

IBÉRIQUE (Club démocratique), rue Saint-Jacques, 254, (salle de l'Institute nationale des Sourds-Muets), fondé en mars 1848, Président Bruno Vidal.
Nous ne connaissons de ce club que les deux pièces qui suivent: la première est une convocation à un service funèbre; la seconde est une adresse des démocrates espagnols au peuple de Paris.
SERVICE FUNÈBRE EN MÉMOIRE DES ESPAGNOLS
Morts pour la cause de la liberté
I.
Depuis la proclamation de la constitution de Cadix on 1812, ce pacte fondamental des libertés espagnoles, jusqu’à la dernière révolution de mars, notre patrie compte de nombreux et héroïques martyrs, morts pour la sainte cause de nos libertés.
Glorifions leur mémoire! Nous leur devons l’esprit de liberté, qui enflamme nos coeurs et qui agite notre pensée.
Réunissons-nous au pied de l’autel, prions pour eux et pour notre prochaine délivrance.
Convions à cette solennité nos frères de la Péninsule, les Portugais, nos frères des Amériques et tons les membres des différents peuples qui se trouvent à Paris.
II.
Au Peuple français.
Et toi, peuple héroïque de France, aux larges sentiments démocratiques, unis-toi à nous pour célébrer ce jour! Naguère tu as encore une fois répudié, de la manière la plus éclatante, la politique des familles princières qui surent, dans leur intêrét personnel, soit par les armes, soit par la Corruption, comprimer l’élan de notre patriotisme.
Etrange spectacle ! — L’Espagne, cette soeur ainée de la France, qui, la première, s’était déclarée l’aillée de la République française et avait versé son sang pour elle, l’Espagne a été le seul pays qui a ou à souffrir dans ses sentiments de fraternité pour le peuple français.
Les intérêts dynastiques des trois dernières couronnes des Tuileries ne pèseront plus sur I’Espagne.—Le PEUPLE FRANÇAIS est là; il veille armé, dans sa puissance et dans sa force, au salut de la liberté du monde!
Aussi les peuples de France et d’Espagne sont-ils fraternellement unis pour toujours.
III.
Le peuple de Paris étant aujourd’hui organisé, soit dans les clubs, soit dans les légions de la garde nationale, les Espagnols seront heureux de trouver dans leurs rangs mardi prochain 11 avril, au service funèbre de la Madeleine, des députations des clubs avec leurs drapeaux, et des citoyens de la garde nationale.
IV.
La réunion aura lieu aux abords de la Madeleine, à dix heures et demie; le service sera fini à onze heures et demie.
La réunion se rendra ensuite au boulevard Bonne-Nouvelle. Une oraison funèbre en l’honneur des martyrs de la liberté espagnole et du monde entier sera prononcée dans la salle Bonne-Nouvelle par un membre du clergé de Paris.
On se rendra ensuite à la colonne de juillet pour rendre hommage aux martyrs des libertés françaises.
V.
Les drapeaux de la cérémonie seront les suivants:
Drapeau de la démocratie espagnole;
Drapeau de la démocratie portugaise;
Drapeau de la fédération ibérique:
Et les drapeaux des autres nations qui se réuniront aux démocrates espagnols. (pp. 169-70)

Le discours du patriote de Barcelone est basé sur un manifeste du Club démocratique ibérique qui invitait les parisiens à assister à un service funèbre pour les Espagnols qui étaient morts pour la liberté. Ce manifeste existe toujours à la Bibliothèque Nationale (Lb 33 1764) et a été reproduit par Lucas, 168-71

Le discours de l'Espagnol paraît dans l'esquisse 17607, f o 75v et dans les brouillons 17607, f os 55v , 79 , 78 .

Commentaire : Cento, pp. 254-5.

 

‘air comprimé’

— Commentaire : néant.

‘exploitation de l'homme par l'homme’

— Commentaire : néant.

 

 

FÉMINISME

Le mouvement féministe de 1848 constitue une avancée majeure vers les droits modernes du deuxième sexe : tandis qu’on discute dans les clubs, tandis qu’une société de femmes « adepte de la communauté absolue », les Vésuviennes, manifeste sur la place Vendôme et à l’Hôtel de ville et se livre aux ébats d’une chorégraphie faite pour scandaliser les bourgeois, d’autres songent à agir sur l’opinion d’une manière plus persuasive : pour la première fois, le féminisme a ses gazettes, ses quotidiens, que leur prix modique rend accessibles à la masse féminine et masculine tout entière.

 

PROPOSITIONS

‘épouse un Français’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{En marge}: {Art. I} – Toute Française, épouse un Français ou adopte un vieillard .
Perd ses droits de citoyenne si elle épouse un étranger. – Si elle refuse de se marier après 21 ans – par condescendance avouée ou prouvée aux opinions de son mari (art. 2 et 3) (f o 180 Source:

Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes

Tout femme née et domiciliée en France, âgée de 15 ans accomplis;

Tout étrangère, âgé de 15 ans accomplis, qui domiciliée en France, épouse un Français ou adopte un vieillard; Est admise à l’exercice des droits de citoyenne française.

Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes , Cento, p. 215.

La revendication fut intégrée dans les esquisses 17607, f os 33v et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

Voici un des rares cas où Flaubert a déformé la réalité dans une note documentaire. Le changement effectué au stade de la documentation va influer sur la présentation du féminisme dans le roman.

— Commentaire : Raitt, 297: Involontairement ou non, les notes de Flaubert déforment sur ce point le premier article de la Constitution des Vésuviennes.

Gothot-Mersh, note 256 : Malice ou inadvertance ? Flaubert déforme ici, comme il l’a fait dans ses notes, le texte de l’article I de la Constitution des femmes.

Gothot-Mersch : On remarquera dans le f o 54v la disparition (provisoire) de la célèbre injonction: "Toute femme épouse un Français ou adapte un vieillard", citation erronée à l’effet burlesque, que Flaubert, finalement, ne se résoudra pas à sacrifier. Mais il faut retenir que checun des points de l’énumération est un emprunt précis aux notes de lecture. Nulle part l’auteur ne se satisfait de consigner une idée qui est dans l’air du temps, dans la doctrine générale d’un livre ou d’une revue, comme Cento pouvait le croire. (Méandres de la création flaubertienne. La Vatnaz dans les manuscrits de L’Éducation sentimentale , p.98.

 

‘affranchissement de la femme’

Source : Claire Demar, Ma loi d’avenir, p.25.

Le détail fut intégré dans les esquisses 17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Cento, p. 226, Raitt, p.297, Gothot-Mersch, ‘Méandres de la création flaubertienne. La Vatnaz dans les manuscrits de L’Éducation sentimentale ’, p. 98).

 

‘la femme rédempteur’

Source : Claire Demar, Ma loi d’avenir.

Le détail fut intégré dans l'esquisse 17607, f o 33v .

— Commentaire : 33v. Flaubert n’a pas gardé ce détail. Voir Gothot-Mersch, ‘Méandres de la création flaubertienne. La Vatnaz dans les manuscrits de L’Éducation sentimentale ’, p. 98.

 

‘admissibilité à tous les emplois’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Toutes les Citoyennes sont admissibles aux emplois publics, – civils – religieux et militaires – sans autres motifs de préférence que la vertu ou le talent. (f o 180).

Source : Constitution des Vesuviennes.

Cette proposition fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Cento, p. 226; Raitt, p. 297: Cette réclamation était commune à tous les organismes féministes.

 

⚈ ‘émancipation de la femme’

Flaubert fit la note documentaire suivante :
    Société pour l’émancipation des femmes, organisation du travail des ouvrières f o 180

Source : Jeanne Deroin, Cours de droit social des femmes.

Le détail fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Gothot-Mersch, ‘Méandres de la création flaubertienne. La Vatnaz dans les manuscrits de L’Éducation sentimentale ’, p. 98

 

‘abolition de la famille’

Source : La Voix des femmes

Le détail fut intégré dans les esquisses17607, f os 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Gothot-Mersch, ‘Méandres de la création flaubertienne. La Vatnaz dans les manuscrits de L’Éducation sentimentale ’, p. 98 : « [I]l faut retenir que chacun des points de l’énumération est un emprunt précis aux notes de lecture. Nulle part l’auteur ne se satisfait de consigner une idée qui est dans l’air du temps, dans la doctrine générale d’un livre ou d’une revue, comme Cento pouvait le croire; la seule revendication dont je n’ai pas trouvé la trace dans les dossiers, c’est l’abolition de la famille; je ne doute pas qu’elle y soit. »

 

‘recherche de la paternité’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Mlle Henriette, artiste, demande: 1 o Que la recherche de la paternité soit autorisée. 2 o La création d’un tribunal d’honneur, mi-partie femmes et hommes, [qui] pour s’occuper de cette recherche et recevoir les plaintes des femmes. Carnet 14 , f o 11v

Source : L’Opinion des femmes.

Le détail fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Raitt, p.297, Gothot-Mersch, ‘Méandres de la création flaubertienne. La Vatnaz dans les manuscrits de L’Éducation sentimentale ’, p 98

 

‘réglementation du mariage’

Source : L’Opinion des femmes ou Claire Demar, Ma loi d’avenir .

Le détail fut intégré dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Raitt, p. 297; Cento, p. 227.

 

‘adopte un vieillard’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{En marge}: {Art. I} – Toute Française, épouse un Français ou adopte un vieillard .
Perd ses droits de citoyenne si elle épouse un étranger. – Si elle refuse de se marier après 21 ans – par condescendance avouée ou prouvée aux opinions de son mari (art. 2 et 3) (f o 180).

Source : Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes

Tout femme née et domiciliée en France, âgée de 15 ans accomplis;
Tout étrangère, âgé de 15 ans accomplis, qui domiciliée en France, épouse un Français ou adopte un vieillard;
Est admise à l’exercice des droits de citoyenne française.
(Cento, p. 215)

La revendication fut intégrée dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Raitt, 297: Involontairement ou non, les notes de Flaubert déforment sur ce point le premier article de la Constitution des Vésuviennes.

Gothot-Mersh, Note 256: Malice ou inadvertance? Flaubert déforme ici, comme il l’a fait dans ses notes, le texte de l’article I de la Constitution des femmes

Gothot-Mersch, Méandres de la création flaubertienne. La Vatnaz dans les manuscrits de L’Éducation sentimentale, p. 98 : « On remarquera dans le fo 54v la disparition (provisoire) de la célèbre injonction: "Toute femme épouse un Français ou adapte un vieillard", citation erronée à l’effet burlesque, que Flaubert, finalement, ne se résoudra pas à sacrifier. Mais il faut retenir que checun des points de l’énumération est un emprunt précis aux notes de lecture. Nulle part l’auteur ne se satisfait de consigner une idée qui est dans l’air du temps, dans la doctrine générale d’un livre ou d’une revue, comme Cento pouvait le croire. »

 

Nourrices et accoucheuses’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

« Les sages-femmes veulent devenir fonctionnaires sociales salariées par l’Etat. » (Pétition rédigée par Suzanne Voliquin.) Carnet 14 , 10v

Source : La Voix des femmes (Pétition of Suzanne Voilquin)

La revendication fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

 

‘Qu’il y eût un jury’

Source :

Oui, oui, elle a raison! Il faut penser à la place que les femmes ont droit d’occuper, car personne ne niera ici que les femmes ont plus d’esprit que les hommes, pourquoi donc les femmes ne peuvent-elles pas être auteurs et faire imprimer des livres, mieux que les hommes elles sauraient les écrire — mais les hommes sont ainsi faits qu’ils n’approuvent jamais ce que les femmes écrivent — pour changer cet état de choses il n’y a qu’un moyen, c’est d’établir un juri [sic] composé de 12 femmes et de 12 hommes qui seront chargés de lire tous les manuscrits inédits et d’en faire un rapport qui sera publié, c’est alors seulement qu’un ouvrage éstimable pourra se faire jour, et alors les libraires ne refuseront [sic] de faire imprimer quand une dame se présentera avec son manuscrit. C’est alors seulement que les femmes de talent se feront connaître et seront apréciés [sic] à la même valeur que les hommes (f o 160) (Lettre de Maurice Schlésinger)
La revendication fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Flaubert a indiqué au marge de la lettre de Schlesinger qu’il avait l’intention d’utiliser ce passage

 

‘Opposons la force contre la force’

Source :

Opposons la force contre la force; procurons-nous des armes et et formons une masse immense, qui au besoin pourra se faire obéir quand même. f o 160 (Lettre de Maurice Schlésinger)

Flaubert a indiqué au marge de la lettre de Schlesinger qu’il avait l’intention d’utiliser ce passage.

Le détail fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Raitt, p. 298.

 

‘La Samaritaine’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{X} 25 décembre Banquet des femmes socialistes dans la salle Valentino:
«Aux socialistes chrétiennes,
A Marie, soeur de Marthe, symbole de la femme intelligente et qui compte une ressuscité dans la famille.
A la Samaritaine, première propagatrice du socialisme» ( Carnet 14 , f o 16v).

— Commentaire : Le détail fut intégré dans l'esquisse 17607, f o 33v .

 

‘Code civil (révision)’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Nous voulons la révision du Code civil qui dit <<la femme doit être soumise à son mari.>> Abus: la soumission de la femme, c’est la tyrannie! plus d’esclavage, plus de maître! Carnet 14 , f o 9v

Source :

1. La Voix des femmes
2. Il nous faut faire un nouveau Code, dans lequels [sic] les places doivent être partagées entre moitié femmes et moitié hommes, alors nous serons à notre place et leur prouverons nos capacités. Si nous voulons bien nous y parviendrons car l’influence de la femme sur l’homme, comme vous savez est immense, il ne s’agit donc que d’avoir une ferme volonté et d’être unies.

Le détail fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

 

‘Sages-femmes’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Il faut que les femmes s’instruisent, <<Que la sage-femme, cette sentinelle perdue, devienne pour vous la sentinelle avancée>>
« Les sages-femmes veulent devenir fonctionnaires sociales salariées par l’Etat.» (Pétition rédigée par Suzanne Voliquin.) Carnet 14 , f o 10v

Le détail fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Gothot-Mersch, Note 25;De Biasi, p. 385, Note 16.

 

‘une polytechnique pour les femmes’

Le détail fut intégré dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

 

‘attaquer l’hôtel de ville’

Source :

Assemblons-nous au nombre de 2.000 au moins, toutes solidement armées, nous marcherons sur l’hotel de ville d’où nous chasserons ces misérables lâches et prendrons leurs places — alors seulement ce sera la bonne, la véritable République!... f o 160 (Lettre de Maurice Schlésinger)

Le détail fut intégré dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 .

— Commentaire : Gothot-Mersch (Méandres de la création flaubertienne. La Vatnaz dans les manuscrits de L’Éducation sentimentale, p. 98) affirme que Flaubert a changé le nombre des femmes de 2.000 à 20.000 (« sur le document le chiffre est de 2000, et Flaubert a ajouté un zéro: l’exagération du grotesque épique commence à se manifester ici »).

 

‘La femme devait avoir sa place dans l’État’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

La Voix des femmes...
Pétition pour que les femmes votent signée Antoine André de Saint-Giales, 16 mars.
Les femmes gauloises avaient le droit de faire des lois. Elles étaient législatrices. Les femmes africaines ont dans certaines tribus de droit de suffrage. Les femmes anglo-saxonnes particulièrement en Angleterre à la législature. Les femmes des Hurons faisaient partie du Conseil et les Anciens suivaient leurs avis.
Les femmes gauloises avaient le droit de faire des lois. Elles étaient législatrices. Les femmes africaines ont dans certaines tribus de droit de suffrage. Les femmes anglo-saxonnes particulièrement en Angleterre à la législature. Les femmes des Hurons faisaient partie du Conseil et les Anciens suivaient leurs avis. ( Carnet 14 , f o 9).

Source : La Voix des femmes et L’Opinion des femmes .

Le détail fut intégré dans les brouillons17607 f os 72v , 82v .

— Commentaire : De Biasi, p.385. Les exemples cités par La Vatnaz proviennent tous des notes documentaires.

 

‘Substituer à l’égoïsme la fraternité’

Source : Nous n'avons pas trouvé de source pour cette expression.

Le détail fut intégré dans les brouillons17607 f os 72v , 74v , 82v .

 

‘le divorce’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Voici ce qu’on lisait sur les murs de Rouen le 25 mars: Demande en divorce par les femmes séparées judiciairement, habitant le département de la Seine-Inférieure:
<<Les femmes qui n’auraient point encore fait leur demande sont invitées par leurs compagnes d’infortune de la faire dans le plus bref délai: …>> Carnet 14 , f o 10

— Commentaire : Flaubert ne semble pas avoir utilisé ce détail.

 

‘costume masculin et costume féminin’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Les femmes doivent travailler insensiblement à faire effectuer les différences qui existent entre le costume masculin et le costume féminin. (f o 180).

Source : Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes

— Commentaire : Flaubert ne semble pas avoir utilisé ce détail.

 

‘Les soins domestiques’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Tout mari qui refusera de remplir sa part de ses soins domestiques sera condamné par un tribunal ad hoc à prendre au lieu de son service personnel dans la garde nationale le service de sa femme dans la garde civique. (f o 180).

Source : Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes

— Commentaire : Flaubert ne semble pas avoir utilisé ce détail.

 

EXPRESSIONS

 

⚈ ‘Monter à la tribune’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

« La femme a bien le droit de monter à la tribune puisqu’elle a le droit de monter à l’échafaud.» Mot d’Olympe de Gouges. Carnet 14 , f 0 11.

Source : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune », (Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, article X). Arrêtée comme Girondine, Olympe de Gouges est guillotinée le 5 novembre 1793. Quelques extraits de sa déclaration sont redécouverts et publiés en 1840.

— Commentaire : Flaubert ne semble pas avoir utilisé ce détail.

 

⚈ ‘inaugurer le règne de Dieu sur la terre’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Cours de Droit Social des Femmes
Le moment est venu d’inaugurer le règne de Dieu sur la terre

Source : Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes

— Commentaire : Cette expression est utilisée dans l’épisode du Club de l’Intelligence.  Le détail fut intégré dans les esquisses17607, f os 33v , 54v , et dans les brouillons 17607 f os 37 , 38 , 40 . Raitt, p. 298

 

 

CLUBS/ASSOCIATIONS

‘Club des Femmes

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

La Voix des femmes
Pétition pour que les femmes votent signée Antoine André de Saint-Giales, 16 mars.
Les femmes gauloises avaient le droit de faire des lois. Elles étaient législatrices. Les femmes africaines ont dans certaines tribus de droit de suffrage. Les femmes anglo-saxonnes particulièrement en Angleterre à la législature. Les femmes des Hurons faisaient partie du Conseil et les Anciens suivaient leurs avis.BR Mme Gambard, mère de l’astronomie, à plus de soixante ans, faisait aux ouvriers des cours de fouriérisme dans les cabarets du faubourg Saint-Martin.
l'Assemblée tenue par les accoucheuses pour améliorer leur position.
Nous voulons la révision du Code civil qui dit « la femme doit être soumise à son mari.»
Abus : la soumission de la femme, c’est la tyrannie! plus d’esclavage, plus de maître!

Source : la Voix des Femmes.
Le club des femmes avait pour organe la Voix des Femmes, journal socialiste, organe des intérêts de tous et de toutes.

— Commentaire : Flaubert a utilisé certains détails dans les brouillons 17607 f os 82v, 72v , 74v , 82v . Les farces d’ Hussonnet rappellent celles de Maxime du Camp (voir Lucas, p. 140).

 

‘Comité central d’organisation’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Première séance publique le dimanche 2 avril. Il est surtout question de blanchissage. Les blanchisseuses ont été se plaindre au Gouvernement provisoire. «Courage, mes soeurs! Jésus-Christ a posé la première pierre de notre émancipation.» Mme Eugénie Foa demande un «Institut national des Femmes». (Carnet 14, f os 9v-10).

— Commentaire : Le club est mentionné dans les brouillons 17607 f os 72v , 74v , 82v.

 

‘ Vésuviennes (Club légion de)’

Les Vésuviennes étaient un groupe féministe radical qui s'est constitué lors de la révolution de février 1848. Elles ont choisi leur nom (dérivé du Vésuve) car, selon leurs propres termes, « Telle la lave, si longtemps retenue, qui doit enfin se déverser autour de nous, [notre idée de l'égalité féministe] n'est en aucun cas incendiaire, mais en tous points régénératrice. » Considérées comme la plus radicale des factions féministes de l'époque, les Vésuviennes prônaient le service militaire féminin, le droit des femmes à s'habiller comme les hommes, et l'égalité juridique et domestique entre mari et femme, y compris dans la répartition des tâches ménagères.

Flaubert a pris les notes suivantes sur Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes :

{En marge}: < Les Vésuviennes, ou constitution politique des Femmes par une société des Françaises, 1848 >
« Le jour de notre affranchissement est arrivé... plus de craintes puériles, plus de fausse honte!
La Constitution suivante prend le titre de Les Vésuviennes qu’on nous a donné par ridicule nous mettons notre amour-propre à le rehabiliter. La lave si longtemps contenue, n’est nullement incendiaire. Elle est toute régéneratrice!»
{En marge}: < Art. I > – Toute Française, épouse un Français ou adopte un vieillard .
Perd ses droits de citoyenne si elle épouse un étranger. – Si elle refuse de se marier après 21 ans – par condescendance avouée ou prouvée aux opinions de son mari (art. 2 et 3)
Toutes les Citoyennes sont admissibles aux emplois publics, – civils – religieux et militaires – sans autres motifs de préférence que la vertu ou le talent.
Les enrolées formeront une armée dite de réserve qui sera partagée en trois corps : 1o le corps des ouvrières – 2 o – les vivandières – 3 o – le corps de charité –
Tout mari qui refusera de remplir sa part de ses soins domestiques sera condamné par un tribunal ad hoc à prendre au lieu de son service personnel dans la garde nationale le service de sa femme dans la garde civique.
Les femmes doivent travailler insensiblement à faire effectuer les différences qui existent entre le costume masculin et le costume féminin. (Carnet 14, f o 9v).

Source : Les Vésuviennes ou la Constitution politique des femmes.

Les idées des Vésuviennes sont reproduites dans 17607 f os 72v , 74v , 76v , 82v . Les Vésuviennes sont mentionnées dans les esquisses 17607 fos 63v, 57v. (Voir Lucas, p. 252 : Ce club a fait annoncer son ouverture et la formation de la fameuse légion des Vésuviennes par la Constitution politique des femmes).

— Commentaire : De Biasi, p. 383.

 

⚈ ‘Les Malthusiennes’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

Les malthusiennes.
«Comme femmes et comme chrétiennes, nous nous associons de tout coeur aux opinions émises par M. Proudhon contre le système de Malthus. Nous n’avions pas vu sans peine, il y a plusieurs années, Miss Martineau et plusieurs femmes intelligentes de l’Angleterre se déclarant partisanes d’une doctrine que les esprits simples et honnêtes repoussent comme immorale et anti-religieuse.» D. [Say] Gay. (Carnet 14, f os 10v-11).

— Commentaire : De Biasi, p. 387.

 

⚈ ‘Banquet des femmes socialistes’

Flaubert fit la note documentaire suivante :

{X} 25 décembre Banquet des femmes socialistes dans la salle Valentino :
«Aux socialistes chrétiennes,
A Marie, sœur de Marthe, symbole de la femme intelligente et qui comte une ressuscité dans la famille.
A la Samaritaine, première propagatrice du socialisme» (Carnet 14, f o 16v).

Le détail fut intégré dans l'esquisse 17607, f o 33v.

 

‘Cours de Droit Social des Femmes’

Flaubert fit les notes documentaires suivantes :

Cours de Droit Social des Femmes
Le moment est venu d’inaugurer le règne de Dieu sur la terre . – suit un petit cours d’histoire. « Bientôt des villes florissantes s’élèvent de toute part » les sociétés étaient incomplètes parce que sans la femme. Mais une lumière nouvelle se répand sur le monde.. femmes martyres le christianisme est encore incompris –
Société pour l’émancipation des Femmes, organisation du travail des ouvrières
Commençons par défricher le champ de l’intelligence
La largesse du riche au pauvre l’entache d’infériorité. Il faut que les dames de charité soient remplacés par des dames d’équité . « Amour éternel à notre chère France. Amour <éternel> aussi à la République.».
Du despotisme <et> de la Femme – catéchisme.
L’homme en a fait une chose qui tient à la fois de l’humanité pour ceux qui l’adorent, du règne animal pour ceux qui la font servile – du végétal pour celui qui la croit sans âme. Du règne minéral pour celui qui la brise - « Forcé par la logique des ses principes de renoncer à la propriété territoriale le républicain croit encore positivement à la propriété de la femme, tant il est vrai que les erreurs ne s’en vont pas de ce monde, mais changent seulement de place et de but.» f o 180v.

— Commentaire : Flaubert ne semble pas avoir fait grand usage de ces renseignements.

 

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