exercices de résumé

 

 

  Le résumé de texte n'a pas tout à fait disparu des référentiels de BTS. Il constitue en effet un exercice dont les compétences restent majeures dans l'analyse et la maîtrise du texte argumentatif . Celui-ci est régi d'abord par une progression logique qu'on pourra s'employer à repérer voire à reformuler sous la forme d'un exercice spécifique de type résumé.


Exercice  1 :

  Voici un mode de présentation d'une structure argumentative : nous avons découpé le texte selon ses principales unités de sens à partir des paragraphes et des mots de liaison (la colonne Structure les schématise). Dans la colonne de droite, les expressions-clefs commandent les étapes nécessaires à reformuler dans un exercice de type résumé :

 

Michel HENRY, La barbarie
© Éditions Grasset, 1987.

STRUCTURE

Expressions-clefs

  Nous entrons dans la barbarie. Certes ce n'est pas la première fois que l'humanité plonge dans la nuit. On peut même penser que cette aventure amère lui est arrivée bien des fois et c'est la gorge serrée que l'historien relève les traces d'une civilisation disparue. Mais une autre toujours prenait la suite. Sur les ruines des sanctuaires anciens s'élèvent de nouveaux temples, plus puissants ou plus raffinés. Les campagnes que les systèmes d'irrigation à l'abandon ont transformées en marécages sont un jour ou l'autre drainées et asséchées de nouveau, une agriculture plus prospère s'y installe. Ainsi pouvait-on se représenter l'histoire sous une forme cyclique. A chaque phase d'expansion succède celle du déclin mais, là ou ailleurs, un nouvel essor se produit, portant plus loin le développement de la vie.

  Nous entrons dans la barbarie
Certes disparue. ce n'est pas la première fois
Mais s'y installe. une autre toujours prenait la suite
Ainsi de la vie. pouvait-on se représenter l'histoire sous une forme cyclique

 Celui-ci apparaît global. C'est conjointement que, s'appuyant l'une sur l'autre et s'exaltant l'une l'autre, les forces sises en l'homme se déploient : activité économique, artisanale, artistique, intellectuelle, religieuse vont ensemble et, quelle que soit celle que privilégie l'interprète, il constate cette éclosion simultanée des savoirs pratique, technique et théorique dont le résultat s'appelle Sumer, Assur, la Perse, l'Égypte, la Grèce, Rome, Byzance, le Moyen Age, la Renaissance. Là, dans ces « espaces » privilégiés, c'était chaque fois la totalité des valeurs qui font l'humanité qui s'épanouissaient en même temps.

/

C'est conjointement que  [...] les forces sises en l'homme se déploient

 Ce qui se passe sous nos yeux est bien différent. Nous assistons depuis le début de l'ère moderne à un développement sans précédent des savoirs qui forment la « science » et revendiquent d'ailleurs hautement ce titre. Par là on entend une connaissance rigoureuse, objective, incontestable, vraie. De toutes les formes approximatives, voire douteuses, de connaissances, ou de croyances, ou de superstitions qui l'avaient précédée, celle-ci se distingue en effet par la puissance de ses évidences et de ses démonstrations, de ses preuves, en même temps que par les résultats extraordinaires auxquels elle a abouti et qui bouleversent la face de la terre.

Ce qui incontestable, vraie. un développement sans précédent des savoirs
De toutes ... en effet terre. la puissance de ses évidences et de ses démonstrations [...] bouleverse la face de la terre.

 Un tel bouleversement, malheureusement, est aussi celui de l'homme lui-même. Si la connaissance de plus en plus compréhensive de l'univers est incontestablement un bien, pourquoi va-t-elle de pair avec l'effondrement de toutes les autres valeurs, effondrement si grave qu'il met en cause notre existence même ? Car ce n'est pas seulement la face de la terre qui est changée; en effet, devenant si affreuse, la vie n'y est plus supportable. Parce que c'est la vie même qui est atteinte, ce sont toutes ses valeurs qui chancellent, non seulement l'esthétique mais aussi l'éthique, le sacré et avec eux la possibilité de vivre chaque jour.

Un tel ... aussi même ? Un tel bouleversement est  aussi celui de l'homme lui-même.
Car ce n'est pas jour. ce sont toutes ses valeurs qui chancellent

 La crise de la culture, qu'il n'est guère possible de dissimuler aujourd'hui, a fait l'objet d'analyses. L' « explication » la plus généralement admise est celle-ci : avec la science moderne le savoir a fait d'immenses progrès; à cette fin, il a dû se fragmenter en une prolifération de recherches ayant chacune ses méthodologies, ses appareils conceptuels, ses objets. Il n'est plus possible à personne désormais de les maîtriser toutes, ni même quelques-unes, ni même une seule. C'est l'unité du savoir qui est en cause et avec elle la mise à jour d'un principe assurant la concordance et ainsi la validité des conduites, des appréciations dans tous les domaines, des pensées elles-mêmes. Notre comportement quotidien est significatif à cet égard devant chaque problème particulier, faire appel au spécialiste. Mais si cette pratique se révèle efficace pour un mal de dent ou la réparation d'une machine, elle ne fournit aucune vue d'ensemble sur l'existence humaine et sa destination, vue dans laquelle il est impossible de décider de ce qu'il faut faire dans chaque cas, pour autant que celui-ci concerne justement notre existence, et non pas une chose.

La crise au spécialiste. C'est l'unité du savoir qui est en cause
Mais pas une chose. elle ne fournit aucune vue d'ensemble sur l'existence humaine

 Ainsi, l'hyperdéveloppement d'un hypersavoir, dont les moyens théoriques et pratiques marquent une rupture complète avec les connaissances traditionnelles de l'humanité, a-t-il pour effet d'abattre non seulement ces connaissances données comme autant d'illusions, mais l'humanité elle-même. Tandis que, semblables à la houle de l'océan, toutes les productions des civilisations du passé montaient et descendaient ensemble, comme d'un commun accord et sans se disjoindre - le savoir produisant le bien, qui produisait le beau, tandis que le sacré illuminait toute chose -, voici devant nous ce qu'on n'avait en effet jamais vu : l'explosion scientifique et la ruine de l'homme. Voici la nouvelle barbarie dont il n'est pas sûr cette fois qu'elle puisse être surmontée.

Ainsi elle-même. l'hyperdéveloppement d'un hypersavoir a pour effet d'abattre l'humanité
Tandis que toute chose, - toutes les productions des civilisations du passé montaient et descendaient ensemble
voici devant nous surmontée. l'explosion scientifique et la ruine de l'homme

 Pourquoi et comment un certain type de savoir, apparu à l'époque de Galilée et considéré depuis comme le seul savoir, produit-il, selon les voies d'une nécessité repérable et pleinement intelligible, la subversion de toutes les autres valeurs, et ainsi de la culture, et ainsi de l'humanité de l'homme, c'est ce qu'il est parfaitement possible de comprendre - pour peu que l'on dispose d'une théorie de l'essence de tout savoir possible et de son ultime fondement.
  Car ce fondement est aussi celui des valeurs, de la culture, de l'humanité, de tous ses accomplissements. Et c'est parce que, de façon extraordinaire, ce fondement est écarté par la science moderne, que celle-ci, sans le savoir, précipite notre monde dans l'abîme.

Pourquoi et comment fondement. pourquoi ce savoir produit la subversion de toutes les valeurs - dispose d'une théorie de l'essence de tout savoir possible
Car ce fondement accomplissements. ce fondement est aussi celui des valeurs
Et c'est parce que dans l'abîme. la science moderne précipite notre monde dans l'abîme

 

Résumé proposé :

  La barbarie où nous entrons n'est certes pas nouvelle, mais, autrefois,  une civilisation succédait à une autre dans le grand cycle de l'Histoire. C'est dans un même élan que la vie humaine se manifeste et qu'elle fait s'épanouir tous les savoirs. Mais aujourd'hui la science se prévaut de résultats fulgurants au nom du seul rationalisme. L'homme, hélas, en fait les frais et toutes les valeurs qui font la vie sont menacées. On explique couramment cette crise par la fragmentation des connaissances et la spécialisation qui en est la conséquence. Celle-ci ne fournit en effet aucune vue d'ensemble sur la vie humaine. Ainsi la science menace l'humanité en empêchant l'éclosion simultanée de toutes les productions humaines. Il n'est pas sûr que nous en réchappions. Seule une réflexion sur la finalité du savoir permettra de comprendre ce renversement, car c'est en l'écartant que la science moderne nous voue à notre perte. [162 mots]

 

Exercice  2 :

Alain ETCHEGOYEN. Les apprentis sorciers.
( Le Figaro Magazine, novembre 1991).
Vous résumerez ce texte en 17O mots (un écart de 10 % en plus ou en moins est admis). Vous indiquerez le nombre de mots que comporte votre résumé.
Complétez ce résumé de 170 mots par les mots de liaison (cases encadrées) ou les mots-clés (espaces blancs).

  La réflexion sur la bioéthique ne peut être la propriété de quelques experts : il en va du corps humain, donc de la personne humaine elle-même. Le débat qui concerne les manipulations sur l'embryon est le plus significatif. Deux thèses s'y affrontent.
  D'une part se manifestent les tenants de la logique absolue du progrès scientifique. Cette tendance est représentée en France par des chercheurs comme Daniel Cohen ou par l'ancien grand maître de la Grande Loge de France, Pierre Simon.
  « Je suis un rationaliste convaincu, écrit Daniel Cohen, et je crois aux progrès illimités de la connaissance. » On n'arrête pas le progrès : tel est le postulat de cette thèse de type scientiste. La génétique nous ouvre des espoirs fantastiques. La cartographie du génome humain évitera quantité de drames individuels : nous pourrons stopper des maladies comme la mucoviscidose ou la myopathie, et surtout nous permettrons aux hommes et aux femmes de vieillir dans des conditions heureuses. Mieux encore, on en viendra à des thérapies géniques, c'est-à-dire des interventions directes sur les gènes malades d'un bébé. De curative et préventive qu'elle était, la médecine pourra devenir prédictive.
  Tous ces progrès cumulés, continuent les tenants de la première thèse, déboucheront sur une véritable amélioration de l'espèce humaine, qui n'aura rien à voir avec les délires du nazisme. Si eugénisme il y a, il s'agit d'un eugénisme « négatif », qui consiste à « éviter les naissances d'enfants dont on sait qu'ils seront gravement malades et douloureusement handicapés. »
  Enfin, dernier argument : les comptes de la Sécurité sociale. Par « l'eugénisme négatif », notre système de santé pourra se passer de soins longs et coûteux. Comment alors s'opposer à des travaux dont les résultats aboutiront à délivrer l'humanité de la cruauté du hasard génétique et à réduire les coûts de la santé publique ? Ceux que ces projets laissent réticents ne sont-ils que des « oiseaux de malheur » aux idées préconçues ?
  Car voici une deuxième école. En France elle est principalement représentée par Jacques Testart, par le philosophe Michel Serres, et par les autorités spirituelles, notamment l'Église catholique. Tous ceux-ci rétorquent que l'eugénisme, fût-il négatif, ouvre les portes à de dangereuses dérives.
  Leur critique s'étaie sur l'histoire de l'eugénisme. Celui-ci correspond sans doute à un rêve très ancien, qui ne se réduit pas à ce qu'en fit un régime barbare, mais aujourd'hui la rencontre de la procréation assistée et du repérage des gènes donne des moyens inédits à sa réalisation.    Le nouvel eugénisme est arrivé c'est-à-dire que l'on pourra désormais procéder à des tris d'embryons. Il suffit de recueillir plusieurs embryons, de les mettre en concurrence et de retenir le meilleur avant réimplantation.
  Accepté par tous, l'eugénisme « doux » serait donc moralement plus inquiétant qu'un eugénisme imposé, car il serait bien difficile de s'y soustraire, expliquent ses opposants. Sans doute commencera-t-on par quelques tris sur des cas très pathologiques, mais très vite on proposera d'autres choix sélectifs (cela a déjà été fait sur la détermination du sexe) et, d'ailleurs, aucun pays n'a encore réussi à se mettre d'accord sur une liste des maladies concernées. Comment réagiront des parents s'ils peuvent éviter, pour leur futur enfant, l'asthme ou une taille trop petite ? Et jusqu'où ira-t-on, dans cette conception d'un enfant « commandé à la carte » ?
  D'autre part, il s'agit de savoir au nom de quel critère on pourra décider que telle maladie, telle infirmité sont incompatibles avec la nature humaine : après tout, c'est avec leur souffrance voire leur invalidité que beaucoup d'hommes se sont hissés vers des sommets d'humanité. Il suffit de faire défiler la longue liste des artistes chez qui le génie a pris naissance dans l'expérience, même cruelle, de leur différence.
  La position critique insiste enfin sur la notion de responsabilité. Jacques Testart aime reprendre le mot de Woody Allen : « La vie est une maladie sexuellement transmissible ». Il considère que la procréation doit assumer un certain risque et que des parents ne peuvent s'en remettre entièrement aux décisions d'experts patentés qui travaillent sur un embryon réduit au statut d'objet.

 La bioéthique concerne tout le monde, comme le montre la qui confronte deux .
Pour la
, composée de et de , le progrès scientifique ne saurait être . La recherche entraînera l' des maladies et permettra même de les . On en viendra à un eugénisme qui améliorera l'espèce humaine et les dépenses de la publique seront allégées. Comment alors ces travaux ?
La
école, que représentent des philosophes ou des , affirme ses craintes en ce qui concerne la pratique d'un eugénisme : il permettra la sélection des embryons et ouvrira de plus en plus largement ses critères de choix à des exigences non . On ne peut déterminer nettement quelles sont inconciliables avec l', puisque certains individus en ont fait l'origine même de leur . , pour ces moralistes, il faut que les parents acceptent les de la procréation et restent maîtres de leur décision.

Placez dans ce résumé chacun des termes proposés ci-dessous :
limité - condamner - polémique - ecclésiastiques - seconde - contrôlé - pathologiques - rationalistes - tares - humain - aléas - prévoir - génétiques - Enfin -  chercheurs - génie - efficace - d'autre part - éradication  - écoles - première - Santé - scientifique.

 

 

Exercice  3 :

Pierre MENDÈS-FRANCE. Espérer. 
(Après-demain, 1967).
Vous résumerez ce texte en 18O mots (un écart de 10 % en plus ou en moins est admis). Vous indiquerez le nombre de mots que comporte votre résumé.
Complétez ce résumé de 180 mots par les mots de liaison (cases encadrées) ou les mots-clés (espaces blancs).

  Il faut reconnaître qu'à la confiance et à la foi un peu naïves de nos pères dans le progrès, a succédé une inquiétude qui tourne parfois à l'angoisse. Certes, dans le domaine de l'avancement des connaissances et de la science, le bilan est extrêmement positif ; on sait, de nos jours, infiniment plus de choses, et on les sait mieux qu'il y a un siècle. Parallèlement, les frontières du monde à connaître s'éloignent sans cesse, de sorte que personne n'espère ou ne redoute plus « la mort de la science ». En même temps, les applications des connaissances peuvent donner en principe à l'homme, vis-à-vis de la nature, une indépendance, une sécurité chaque jour plus grandes. Mais dès qu'on passe du domaine de la science à celui de son utilisation et plus encore à celui du destin collectif de l'humanité, le tableau s'obscurcit dramatiquement. Même les applications pratiques des découvertes et des connaissances créent souvent des difficultés imprévues : le moteur qui doit libérer asservit en fait dans bien des cas ; la médecine guérit, mais l'allongement de l'espérance de vie pose des problèmes sérieux à la société ; l'urbanisation arrache les hommes aux rythmes et aux malédictions millénaires de la nature, mais elle sécrète des névroses individuelles et sociales qui assombrissent ses avantages. Enfin et surtout, notre temps a vu s'accomplir les plus grands massacres collectifs qu'on ait jamais connus, l'arbitraire et l'oppression n'ont jamais été aussi redoutables aux mains d'oligarchies ou de pouvoirs qui disposent de moyens techniques colossalement multipliés. Sans parler de l'explosion démographique mondiale, en face de ressources insuffisantes et, au surplus, trop souvent mal réparties et mal utilisées.
  Ce monde, caractérisé par l'expansion vertigineuse des sciences et des techniques, est si différent de celui où nous avons puisé nos règles de pensée, que l'angoisse nous saisit parfois. Un monde sans paysans sera-t-il un monde meilleur ? La conquête de l'espace, quand tout reste à faire sur terre, est-elle « raisonnable » ? Le perfectionnement toujours plus poussé et à n'importe quel prix, des engins de destruction massive, est-il vraiment un progrès ? Ces questions sont tellement légitimes qu'il ne faut pas s'étonner si des formes de pensée non rationnelles, des eschatologies religieuses ou autres prospèrent plus que jamais et continuent de hanter un grand nombre de nos contemporains, parfois parmi les jeunes.
  Faut-il donc dresser un bilan de faillite ? Je ne le crois pas. Il faut réagir contre les tentations du découragement. Sans doute attendions-nous trop, sinon du futur, du moins du présent, et c'est pourquoi nous sommes déçus.
  Mais, pour faire nos comparaisons, ne surestimons pas le passé de l'humanité. Ses périodes les plus brillantes et le plus policées ne cachaient-elles pas des arrière-plans de misère, d'oppressions et d'injustices cruelles grâce auxquelles seulement certaines réussites étaient possibles ? Nous situons trop facilement l'âge d'or derrière nous : mais les bergeries de Versailles ne doivent pas faire oublier qu'au XVIIIème siècle encore, les paysans français mouraient — au sens propre — de faim. Et les massacres contemporains les plus horribles ne sauraient faire pardonner ceux d'hier.
  En fin de compte, un bilan tout à fait honnête montre que le progrès dans l'organisation sociale se manifeste malgré tout, même si c'est avec lenteur et difficulté, sur des rythmes très différents ici et là, avec des arrêts, voire des reculs temporaires. De forces profondes se sont mises en mouvement et elles se révèlent irrésistibles. Les masses, autrefois résignées, exercent une pression contre laquelle rien ne peut prévaloir ; les jeunes, tournés vers l'avenir, les chercheurs, les intellectuels apportent leur concours. La démocratie politique ouvre les voies. L'histoire se faisait autrefois dans le bruit des bottes, des fusillades, des massacres, dans les cris souvent implacablement étouffés des victimes. Convenons-en, c'est tout autrement que s'opèrent aujourd'hui mutations et réformes de structure.
  Mais la raison fondamentale qui nous pousse à rejeter le pessimisme, c'est qu'hier encore, toutes les misères étaient ressenties comme des fatalités contre lesquelles il était vain de s'insurger ; à l'inverse, la société de demain, si elle porte encore en elle des formes d'aliénation inacceptables, refusera les horreurs qui nous étaient devenues familières et ses futurs artisans s'emploient dès maintenant à les prévenir. Même si l'avenir « meilleur pour tous » n'est pas aussi prochain que nous le voudrions, un nombre croissant d'hommes savent que leur sort peut s'améliorer et, du coup, ils cessent d'être résignés. Ils veulent se battre pour plus de justice et d'humanité. Et, tout compte fait, c'est cela le progrès.

 Le progrès suscite la méfiance. notre savoir s'est considérablement élargi et l'homme y a gagné une certaine à l'égard de la nature. , sur le plan pratique, la science est responsable de  ou de . Elle a donné  aux tyrans de toutes sortes une redoutable qui a ensanglanté l'histoire récente et créé un grave des peuples devant les ressources.
  Ces données nouvelles nous
et nous font douter du progrès ou chercher, comme chez les jeunes, des solutions .
  Doit-on
désespérer ? A mon avis, nullement. Notre espoir est déçu, sans doute, mais ne croyons pas que le passé était plus enviable, avec ses et ses .    , la société s'est peu à peu et des  nouvelles sont en route grâce à l'effort de l'intelligence et de la raison.
  
notre raison d'espérer, nous la trouvons  dans la nouvelle des peuples à prendre leur destin en main pour plus de justice. Et ceci est le vrai .

Placez dans ce résumé chacun des termes proposés ci-dessous :
désorientent - Au total - forces - organisée - donc - émancipation - Mais - barbaries - Certes - irrationnelles - puissance - désormais - dépendances - d'abord - famines - surtout - stress -  progrès - déséquilibre - cependant - détermination.

 

Exercice  4 :

Bernard LECOMTE. Communication et nouvelles technologies.
(La Croix, 4 avril 1984).
Vous résumerez ce texte en 18O mots (un écart de 10 % en plus ou en moins est admis). Vous indiquerez le nombre de mots que comporte votre résumé.
Complétez ce résumé de 180 mots en remplissant les espaces blancs par les mots-clés proposés.

 L'avenir de nos relations sociales est inscrit dans le développement accéléré des techniques de communication qui marient de plus en plus le téléphone, l'écran et l'ordinateur. Comme l'apparition du téléphone et de la T.S.F., il y a un siècle, cette évolution va changer non seulement la forme des relations entre les hommes, mais aussi leurs fondements. [...] Il est naturel qu'à l'aube de cette nouvelle révolution, chacun s'inquiète et s'interroge sur ses conséquences à l'échelle humaine.
  La communication, étymologiquement, c'est la mise en commun, la mise en relation des hommes ou des collectivités. La route, la poste, le chemin de fer, le télégraphe ont développé des solidarités nouvelles. La radio, le cinéma, la télévision ont élargi le champ culturel de cette communication démultipliée, jusqu'à tisser un réseau de relations sociales aussi serré que le système nerveux dans le corps humain.
  En raccourcissant les distances, en accélérant les contacts, en multipliant les sources d'information (locales, étrangères), les nouvelles formes de communication ont pour premier effet de rapprocher les hommes. Nul ne peut ignorer aujourd'hui un tremblement de terre en Turquie, une révolution en Pologne, une menace nucléaire sur l'Europe. Nul ne peut rester à l'écart de la montée de la faim dans le monde, des nouvelles formes de pauvreté en France, des risques écologiques qui pèsent sur nos sociétés. Qui peut contester que cela soit un progrès ?
  Ce qui modifie ces données, c'est la généralisation de l'écran, symbole de cet avenir impalpable. Tous les moyens de transmission à venir (les ondes hertziennes, relayées au sol ou provenant de l'espace, ou la fibre optique, véhiculant des textes ou des images) aboutiront à des postes de télévision, à des consoles, à des cadrans portatifs, à des murs d'images - à des écrans. Or, l'étymologie, là aussi, tient lieu de révélateur : un écran, à l'origine, est un objet qui dissimule ou qui protège.
  L'image elle-même, si elle frappe l'esprit, si elle stimule l'imaginaire, reste une abstraction. Installez un chien devant la télévision, l'image d'un autre chien le laissera de glace. L'image informe, comme un texte, mais c'est le cerveau du téléspectateur qui fonctionne, qui lui donne son sens, par rapport à sa propre connaissance du monde. Et c'est encore sa propre expérience, son acquis personnel, qui lui font reconnaître le vrai du faux, la réalité de la fiction : sans cette expérience préalable, l'homme ne « voit » pas de différence entre un reportage sur la guerre Irak-Iran et un western sur la conquête de l'Ouest, qui ont la même force émotionnelle. Laquelle, au rythme de la prolifération des images, va en se banalisant.
  Le danger se situe dans la réduction de l'expérience propre à chaque individu de sa perception « humaine » des images qui prolifèrent. L'individu qui se contenterait de ces données abstraites ressemblerait peu à peu au chien de tout à l'heure, absorbant passivement des informations désincarnées.
  Or ce risque point à l'horizon. Demain, l'on pourra remplir la majorité des activités quotidiennes sans avoir besoin de se déplacer :  démarches administratives, achats, remise de documents professionnels, alarme, information générale ou locale; les négociations syndicales, les réunions de conseils d'administration pourront se tenir en multiplex par visiophone; l'enseignement, la santé même suivront le mouvement. Que restera-t-il des contacts humains devenus désuets, comme l'accolade, la poignée de main, le coup de téléphone, la lettre manuscrite ? Quelle part auront le toucher, la voix, l'écriture, dans ce qui fait l'essentiel de l'expérience humaine ?
  La montée de l'individualisme, la tendance croissante au repli sur soi (sa famille, sa communauté) vont de pair avec ce phénomène de déshumanisation des relations sociales qui se profile à l'horizon. En se gardant de tout mélanger, en se gardant aussi de condamner a priori une évolution d'ailleurs inéluctable, il importe d'y réfléchir. L'homme statique n'est pas pour demain, et son instinct le poussera à inventer les formes nouvelles d'une communication sociale chaleureuse, affective, plus conforme à sa nature profonde. Encore faut-il entretenir et développer dans la conscience des générations futures ce qui tempérera l'invasion des images, et qui fait la dignité de l'homme : le sens de l'autre.

Il paraît légitime de se demander quelles seront sur le plan de la les de l'évolution rapide des techniques.
Les
ont prodigieusement resserré le tissu des relations humaines en transportant des qui, devenues, concernent chacun d'entre nous.
On ne saurait s'en plaindre, mais le
de cette transmission reste l', qui, par nature, de la réalité.
Les images n'informent que selon le degré de
dont chacun dispose et l'aptitude à repérer leur . Faute de cela, les images semblent toutes chargées de la même qu'use aussi leur .
Ce risque d'ingurgiter des informations
est à nos portes. Qu'adviendra-t-il demain de la véritable relation humaine, alors que chacun pourra accomplir ses sans jamais se ?
 L'
accompagne de plus en plus cette du contact. Il convient donc d'examiner la situation, sans exagéré. L'homme de demain saura bien renouveler les formes d'une communication si on veille à fortifier en lui l'intérêt pour .

Placez dans ce résumé chacun des termes proposés ci-dessous :
régression - tâches - culture - prolifération - déshumanisées - informations - médias - autrui - répercussions - émotion - planétaires - communication - déplacer - vecteur - authentique - écran - égocentrisme - distancie - pessimisme - mensonge.

 

Exercice  5 :

Alfred BIEDERMANN. L'esprit romantique de la jeunesse actuelle.
(Le Romantisme européen, 1972).
Complétez le résumé du texte ci-contre par les mots de liaison (cases encadrées) ou les mots-clés (espaces blancs).

 Il est dans les lettres et les arts des écoles qui ne survivent guère aux générations qui leur ont donné naissance - faute, sans doute, d'une universalité, d'une profondeur humaine qui les auraient mises à l'abri du temps : ainsi le symbolisme en France,  l'expressionnisme en Allemagne, qui, pourtant, ont eu leur moment de vogue européenne. Aucun de ces mouvements ne s'est imposé comme ferment de renouvellement à travers les mutations périodiques de l'esprit européen. Le romantisme, par contre, n'a cessé d'agir au cours des époques qui l'ont suivi comme provocation ou repoussoir sur ceux qui cherchaient, dans les arts et les lettres, à frayer la voie vers des horizons nouveaux. Naguère, on affublait ironiquement de l'étiquette romantique toute attitude contraire au souci primordial de réalisme et de raison pratique. Aujourd'hui, la jeunesse se réclame volontiers d'une sorte de néoromantisme. La critique incisive du progrès technique, de ses objectifs strictement utilitaires et la peur de se trouver asservi à une civilisation industrielle mondiale, avec ses rechutes dans la barbarie et son insouciance du bonheur et de la vie de l'âme, tout cela a ramené l'attention vers les aspirations de l'âge romantique. Non pas, certes, pour les restaurer dans leurs formes historiques; rien n'est plus périmé aujourd'hui que les mièvreries sentimentales de 1830; mais certaines attitudes d'esprit typiques du romantisme resurgissent actuellement chez nos contemporains.
  Il y a d'abord ce refus de se laisser encadrer par les traditions philosophiques et sociales d'hier. L'adolescent d'aujourd'hui, c'est d'abord quelqu'un qui dit « non », j'entends qui se refuse à ouvrir aux institutions et aux mœurs en cours ce crédit de confiance, jusqu'à preuve de leur légitimité, que ses aînés consentaient plus libéralement : « non » un peu fou, un peu trop romantique peut-être, qui fait hocher la tête aux gens raisonnables, mais mise en question salutaire, susceptible de débloquer bien des structures fossilisées.
  Autre résurgence romantique : le retour à la nature. Jamais, sans doute, les jeunes qui pensent n'ont été plus sensibles aux menaces d'une rupture du contact entre l'homme et la nature. L'humanité moderne, ils le voient de plus en plus clairement, « se développe dans la nature [...] comme une sorte d'artifice universel » . L'homme, pris dans l'univers technique, se coupe de son milieu naturel, que, d'ailleurs, il ravale au rang de matériau. Nos contemporains, par réaction, éprouvent le besoin de rester liés, dans leur travail et leurs loisirs, avec la verdure et la lumière, la montagne et la mer, dussent-ils y perdre quelques raffinements ou commodités de la société d'abondance. Tout donne à penser que, ce comportement, le proche avenir le développera.
  Enfin, la référence délibérée au « moi » comme principe de valeur revient au premier plan. Elle entraîne le refus croissant des critères d'efficacité pratique, de réussite sociale, de rendement financier. Un certain affairisme à l'américaine périclite sous nos yeux. Les jeunes s'inquiètent du bénéfice moral, des satisfactions de l'esprit et du cœur que leur vaudront leur travail et leur effort. C'est dire que la considération de l'homme intérieur se trouve revalorisée et que l'esprit, qui tendait à n'être plus que l'instrument d'une exploitation technique du monde, redevient intéressant par lui-même, comme le vrai problème à résoudre, le vrai mystère à scruter. C'est là un autre symptôme de cette remontée des priorités romantiques en ce dernier tiers du xx° siècle.

Bien des      artistiques et littéraires  restent , faute d'avoir trouvé une audience assez large ou d'avoir su leur temps.
 Le
lui, s'est toujours imposé comme référence auprès de tous les .
  Traînant autrefois des connotations
en raison de son , il est revendiqué aujourd'hui par la qui y reconnaît, dans des formes , son refus du et son souci des valeurs .
 
On reconnaît  la volonté salubre sous ses allures de ne pas se laisser dans les valeurs des aînés.
 C'est
le souci de le contact  par la technique entre l'homme et la et cette ne fera que se confirmer.
  C'est
l'affirmation du qui rejette les priorités sociales, la ou le et réaffirme la souveraineté de l'esprit sur la .

Placez dans ce résumé chacun des termes proposés ci-dessous :
détérioré - enfin - matière - courants - péjoratives - excessives - carriérisme - aussi - éphémères - romantisme - nature - rentabilité - irréalisme - modifier - rétablir - moi - novateurs - jeunesse - tendance - nouvelles - matérialisme - d'abord - spirituelles - embrigader - figées.