le tableau de confrontation

 

 

II

« Père et fils »

 

 

1  Bernard Golfier - "Le procès d'un tyran".
Revue "Autrement", juin 1984.
2  Christiane Olivier - "Pères empêchés".
Revue "Autrement", juin 1984.

« Très cher père,
 Tu m'as demandé récemment pourquoi je prétends avoir peur de toi. Comme d'habitude, je n'ai rien su te répondre, en partie justement à cause de la peur que tu m'inspires, en partie parce que la motivation de cette peur comporte trop de détails pour pouvoir être exposée oralement avec une certaine cohérence. Et si j'essaie maintenant de te répondre par écrit, ce ne sera que de façon très incomplète, parce que, même en écrivant, la peur et ses conséquences gênent mes rapports avec toi et parce que la grandeur du sujet outrepasse de beaucoup ma mémoire et ma compréhension. »
.
  Ainsi commence la Lettre au père, écrite par Franz Kafka en 1919, à l'âge de trente-six ans, et... jamais parvenue à son destinataire ! Par une mise en scène immédiate de la peur. Peur d'un père qui se rend d'autant plus insaisissable qu'il est à la fois, devant l'enfant, objet de fascination et de crainte, et apparaît d'autant plus inaccessible qu'il s'impose dans la famille de Kafka comme une représentation exagérément puissante de ce que désespère jamais d'atteindre F. K., une place dans le monde.
  Avec cette Lettre, c'est une sorte de « procès du père » que tente F. K., sous la forme d'une analyse minutieuse, à partir de ses souvenirs d'enfance, du pouvoir destructeur de l'« éducation par la peur » et de ses conséquences. Procès de l'éducation et de l'influence paternelles, par lequel F. K. espère, on l'imagine, ouvrir une brèche dans l'édifice rigide du père mais aussi dans ses propres forteresses intérieures. [...]
  F. K. se souvient qu'enfant, lorsqu'il se déshabillait avec son père dans la même cabine, le tableau d'un géant physique s'offrait à lui : « Moi, maigre, chétif, étroit ; toi, fort, grand, large. Déjà, dans la cabine, je me trouvais lamentable, et non seulement en face de toi, mais en face du monde entier, car tu étais pour moi la mesure de toutes choses. Mais quand nous sortions de la cabine, moi te tenant la main, petite carcasse vacillant sur les planches, ayant peur de l'eau, incapable de répéter les mouvements de natation que tu ne cessais de me montrer, j'étais très désespéré. »
  A cette honte de son propre corps, liée à celui du père - « j'étais déjà écrasé par la simple existence de ton corps » -, mêlée aussi à une certaine fascination - « ... d'autre part, j'étais fier du corps de mon père » -, est venue se superposer la formidable puissance des colères du père par lesquelles il était terrorisé et qui seront le premier choc pour sa personnalité naissante. « Terrible était ce "je te déchirerai comme un poisson" et que tu en fusses capable se serait presque accordé à l'image que j'avais de ton pouvoir. Terribles aussi étaient ces moments où tu courais en criant autour de la table pour nous attraper. » Ou encore : « Tes cris, la rougeur de ton visage, ta manière hâtive de détacher tes bretelles et de les disposer sur le dossier d'une chaise, tout cela était presque pire que les coups. » En somme le père va investir brutalement une place centrale dans l'expérience du petit Franz et envahir très tôt, par l'énormité de sa présence, la vision du monde extérieur de l'enfant.
  Mais le sens de ce « spectacle » de puissance va basculer progressivement dès que F. K. devine, sous le masque du gigantisme, une autre figure du père, celle d'une volonté de pouvoir qui s'exerce avec prédilection sur les êtres plus faibles que lui.

  Dans le refus d'assumer la paternité réelle, c'est-à-dire le corps à corps avec l'enfant, on peut trouver chez l'homme de vieilles défenses organisées lors des premières années face à sa propre mère maternante. Se voyant presque uniquement materné par la mère, le petit garçon, comme la petite fille, en conclut que les soins de l'enfant font partie du rôle féminin : la petite fille en fera son objet d'identification (elle pouponne ses nounours ou ses poupées), le garçon en fait son lieu de contre-identification (il a très envie de jouer lui aussi à la poupée mais, la plupart du temps, il n'ose pas s'y livrer ou sous le couvert d'un jeu avec les filles...). Il ne se glisse que par effraction dans ce rôle et d'ailleurs on lui donne toujours le rôle du grondeur, de celui qui distribue la loi et les sanctions.
  Le petit garçon reproduit là ce qu'il voit somme toute de son père et, en même temps, il refuse l'inversion des rôles parentaux : il ne cajole pas la poupée parce qu'il n'est pas une fille. Il semble que, depuis des siècles, se transmette un schéma photographié par l'enfant lui-même et souvent sans aucune explication parentale le père, c'est celui qui vit au-dehors, gagne l'argent et rentre le soir ; la mère, c'est celle qui reste là à assumer les demandes et les besoins de la maisonnée. Rôle et sexe sont confondus dans la tête des enfants qui croient à une distribution prédéterminée des rôles familiaux, alors que ces rôles sont déterminés selon le sexe, mais par la société elle-même. Depuis l'industrialisation, l'homme a été appelé au-dehors comme étant plus fort et surtout plus fiable puisque n'étant pas sous le risque d'enfantement ; dans le même temps, la femme s'est vue chargée de ce qui restait. Il s'est créé une sorte de ségrégation à l'intérieur même de la famille, que chacun a interprétée comme tendance instinctuelle : masculine ou féminine.
  En fait, la société n'a fait qu'utiliser en partie les possibilités de la femme (ses possibilités reproductrices) et celles de l'homme (forces productives), et chacun a dû laisser au placard toute une part de lui-même, croyant ainsi être gagnant dans cette affaire puisque à la tête d'un pouvoir spécifique, donc non récupérable par l'autre. Or, c'est bien de cela qu'il s'agit pour l'homme : ne jamais être assimilable ou assimilé aux femmes; cela est la trace de son anti-identification ou misogynie. On peut voir ici le trouble inévitable que produit sur le petit garçon l'absence de père, car cet enfant se construit davantage à l'envers de la mère qu'en rapport avec le père.
  La difficulté masculine de l'homme à s'intégrer à l'univers du bébé réside bien là; il ne veut pas être assimilé à une femme, et il faudra toute une éducation des pères pour leur apprendre que, même si apparemment ils font pour l'enfant les mêmes choses que la mère, leurs actes restent masculins : un père qui pouponne son enfant fait du masculin et non du féminin. C'est là le plus difficile des axiomes à faire admettre à la fois par les hommes et par les femmes : les uns craignant pour leur virilité, les autres craignant de perdre leur féminité qu'elles confondent avec maternité.
  Il faut dire que les femmes n'aident pas les hommes à prendre leur place de père et que cette place reste souvent vide ou simplement représentative : papa, c'est la loi, c'est celui qui gronde, et maman est bien contente qu'il n'ait que cette assignation... Elle a tellement peur de perdre son enfant qu'elle ne veut même pas le partager avec son mari... J'ai rencontré un jour un de ces pères « empêchés » par leur femme et qui m'a dit : « Ce n'est pas que je ne veuille pas m'occuper de l'enfant, mais c'est elle qui prend toute la place; il faudrait qu'elle tombe malade pour que je puisse œuvrer. »

3  Gérard de Nerval - Lettres à son père.

[Les rapports entre Nerval et son père, le Dr Étienne Labrunie, ont toujours été marqués par beaucoup de distance. Les deux extraits de lettres qui suivent en témoignent : on se souviendra que c'est un homme de trente-et-un ans puis de quarante-six qui écrit ainsi à son père, désespérant de se faire reconnaître un jour à ses yeux en tant qu'homme de lettres.]

Lettre A - [Vienne, vers le 26 novembre 1839. Nerval demande à son père de lui avancer 200 francs et s'en justifie longuement.]
[...] Les jeunes gens qu'une malheureuse ou heureuse vocation pousse dans les arts ont, en vérité, beaucoup plus de peine que les autres, par l'éternelle méfiance qu'on a d'eux. Qu'un jeune homme adopte le commerce ou l'industrie, on fait pour lui tous les sacrifices possibles; on lui donne tous les moyens de réussir et, s'il ne réussit pas, on le plaint et on l'aide encore. L'avocat, le médecin peuvent être fort longtemps médecin sans malades ou avocat sans causes, qu'importe, leurs parents s'ôtent le pain de la bouche pour le leur donner. Mais l'homme de lettres. lui, quoi qu'il fasse, si haut qu'il aille, si patient que soit son labeur, on ne songe pas même qu'il a besoin d'être soutenu aussi dans le sens de sa vocation et que son état, peut-être aussi bon matériellement que les autres - du moins de notre temps - doit avoir au moins des commencements aussi rudes. Je comprends tout ce qu'il peut y avoir de déceptions, de craintes et peut-être de tendresse froissée dans le cœur d'un père ou d'une mère; mais, hélas ! l'histoire éternelle de ces sortes de situations, consignées dans toutes les biographies possibles, ne devrait-elle pas montrer qu'il existe dans ces sortes de cas une destinée qui ne peut être vaincue ? Il faudrait donc, après une épreuve suffisante, après la conviction acquise d'une capacité suffisante en prendre son parti des deux parts et rentrer dans les relations habituelles, dans la confiante et sympathique amitié qui règnent d'ordinaire entre pères et enfants déjà avancés dans la vie.
  Pardon. si pour te dire ces choses, que, du reste, tu as certainement souvent pensées, je choisis une occasion, après tout, d'une médiocre importance, puisqu'une impossibilité ou un refus de ta part ne nuirait qu'accessoirement à ma position; mais, dans un si grand isolement que celui qui existe à l'étranger, on est porté toujours à jeter sur sa vie un regard d'ensemble et à soulever de grandes réflexions à propos de tout. Je n'ai jamais douté que tu ne fusses toujours disposé à me venir en aide dans un moment important et surtout lorsqu'il ne s'agit ni de folie ni d'imprudence, mais seulement d'un de ces cas où, pour agir, il faut des moyens. Si, depuis quatre ans, je n'avais su que tu avais besoin de ne faire aucune dépense excessive, certainement il y aurait eu des instants où une aide très légère m'aurait fait gagner beaucoup de temps et conduit même à gagner beaucoup d'argent. Le travail littéraire se compose de deux choses : cette besogne des journaux qui fait vivre fort bien et qui donne une position fixe à tous ceux qui la suivent assidûment, mais qui ne conduit malheureusement ni plus haut ni plus loin. Puis le travail des livres, du théâtre, l'étude de la poétique, choses lentes, difficiles, qui ont besoin toujours de travaux préliminaires fort longs et de certaines époques de recueillement et de travail sans fruit; mais aussi, là est l'avenir, l'agrandissement, la vieillesse heureuse et honorée.
  Les hommes de let[tres] qui, comme Lamartine, Chateaubriant [sic], Devigny [sic], Casimir Lavigne [sic], Hugo, avaient des rentes, une fortune, enfin la vie assurée d'autre part, sont ceux qui sont arrivés le plus loin et même qui ont gagné le plus d'argent, parce qu'ils en avaient déjà et qu'ils n'étaient pas contraints à détourner toute leur force sur un travail stérile comme celui des romans et des journaux, et toutefois séduisant par sa facilité.
  C'est un bien grand malheur pour moi que je n'aie pas eu, il y a sept ans, lorsque j'avais une somme assez forte, quoique insuffisante à me faire vivre comme revenus, que je n'aie pas eu, dis-je, la maturité d'esprit qui me permet de faire aujourd'hui quelques œuvres un peu remarquées ! Mais alors je n'ai pas eu confiance en moi-même; j'ai tenté une spéculation de librairie, espérant que son succès me donnerait du moins de quoi faire plus tard de la littérature, sans crainte de manquer de pain.
  Enfin, puisqu'il s'agit là d'un mal qui peut se réparer, j'ai maintenant toute confiance, puisque je ne puis plus, pour ainsi dire, douter de mon avenir. Si je suis obligé de cacher à force de travail, aujourd'hui, l'inaptitude qui me reste encore pour certaines occupations sérieuses où je me vois appelé ou les lacunes qui subsistent encore dans mes connaissances spéciales, du moins je suis sur une route, tracée et j'ai désormais un but assuré devant. [...]
Lettre B - [Donaüwerth] Ce 20 juin 1854.
 Mon cher papa,
 Je t'écris de Donaüwerth où je me suis arrêté venant de Munich et d'Augsbourg. Je ne sais trop si j'irai à Ratisbonne, parce qu'il y a neuf heures de bateau à vapeur sur le Danube et le fleuve est encore si peu de chose ici que cela ne doit pas être très pittoresque. J'ai pourtant une bonne lettre de recommandation pour Ratisbonne, l'hospitalité si je veux, mais je la trouverai aussi par l'autre chemin celui de Leipsick et après tout, je ne profiterai peut-être ni de l'une ni de l'autre.
 Le principal, c'est que le voyage me fait grand bien et que je me sens remis tout à fait. Tu m'as vu malade, mais non pas mort et tu n'es ni l'un ni l'autre, Dieu merci ! Comptons donc que nous aurons encore de bonnes années à vivre ensemble. Je ne tends qu'à un but et à une consolation, c'est que tu me voie [sic] un jour heureux, comme je crois mériter de l'être et que tu me connaisses bon, comme je sens que je le suis. Ne crois pas quand je suis loin que je ne sois pas près de toi cependant - j'y serais près encore, fût-ce dans le tombeau. Si je mourais avant toi, j'aurais, au dernier moment, la pensée que peut-être tu ne m'as jamais bien connu. Mais cela viendra.
 Pardon de ces idées noires, je viens de visiter l'église assez lugubre de cette ville, mais j'en ai emporté aussi des idées douces : c'est que, me croyant guéri, je me sens meilleur. Voilà ce qui me fait t'écrire tout de suite.
 Le temps se brouille un peu, je crois bien que je vais finir par reprendre le chemin de fer pour Nuremberg, où je m'arrêterai deux ou trois jours, parce qu'il y a beaucoup de curiosités à voir. J'ai encore beaucoup d'argent et l'on m'en enverra si j'en manque. Il faut encore noter que si je voulais aller à Weimar je passerais là des mois sans avoir à m'inquiéter de rien - que de toi et de Paris, ce qui m'empêche de songer trop à cette oasis. Quel beau pays que l'Allemagne. Voilà où il faudrait vivre, si nous n'avions à songer qu'à nous deux. Je te dirais allons-y et restons-y ! Mais la vieille France a aussi son charme et il ne faut pas trop l'abandonner.
 Je suis sûr qu'à Paris on me croit en Orient. J'ai eu, un instant, l'idée d'y aller, en franchissant le Rhin. Je le pouvais et on ne m'aurait pas laissé dans l'embarras, quoique je n'eusse pas emporté tout l'argent nécessaire. Mes amis avaient abusé de leur crédit pour moi et je pouvais me pavaner à dix francs par jour sur les bateaux de l'État. Mais je n'aime pas ces promenades trop faciles dont on médit ensuite, et quoique je croie mériter comme bien d'autres ce que l'on voulait faire pour moi, je me sens plus libre en agissant à ma guise.
 N'as-tu pas été aussi comme cela ? Plus j'avance en âge, plus je sens de toi en moi. C'est ta jeunesse qui revient et dont l'exemple soutient la mienne qui passe.
 J'oublie toujours une chose, en te parlant de ma situation plus heureuse et de mes ressources pour l'avenir, c'est que toi-même tu te gênes peut-être dans une idée qui me serait relative. Mais ne crois-tu pas que si je me sentais encore plus assuré je voudrais t'aider au besoin, et surtout penses-tu que je voudrais un instant que tu te privasses pour moi et même que tu pusses refuser à des parents qui le mériteraient, le peu dont tu pourrais disposer. Mon devoir serait d'y songer, moi. Mais j'espère que cela viendra.
 Je t'embrasse. A bientôt, j'espère.
 Ton fils  
 Gérard

4   Sempé - Dessins                                                       a

                                                                                           b

 

 

 

Le tableau de confrontation :

 

Doc.1 - B. Golfier
Doc.2 - Ch. Olivier
Doc.3 - G. de Nerval
Doc. 4 - Sempé

PISTES

précisez ici la nature des textes et de leur énonciation
texte argumentatif : étude psychanalytique texte argumentatif : étude psychanalytique lettres privées dessins humoristiques  
peur du père (inhibitions : honte, complexe) père : le grondeur, celui qui distribue les sanctions

peur latente mais omniprésente de la sanction paternelle

père : le grondeur, la sanction (b) le père engendre la peur (lois et sanction)
fascination : modèle physique

/

fascination revendiquée par une identité un poids physique écrasant (b) fascination du fils
représentation exagérément puissante de la place du père dans le monde le père est très tôt identifié au monde : il est celui qui sort et représente l'ordre social souci de se conformer au modèle social imposé par le père (argent) représentation puissante de la place sociale du père (b)
père : ordre social camouflé sous une allure "branchée" (a)
le père incarne l'ordre social
procès de l'éducation paternelle : volonté de briser la barrière et l'inhibition personnelle par la mise en cause du père déculpabilisation du père, empêché par la mère de jouer son rôle désir de réconciliation, souci d'exister aux yeux du père procès du père : inaptitude à se mettre au niveau de l'enfant (b)
affirmation d'une différence, volonté démagogique de conciliation des points de vue (a)
procès du père : des responsabilités partagées

/

le père refuse d'assumer sa paternité par la tendresse parce que ce rôle est dévolu aux femmes

/

paternité limitée au souci de l'ordre familial (b)
paternalisme en lieu de tendresse (a)
paternité interdite qui exclut la tendresse

 

Exploitation :

- Les observations établies dans la colonne Pistes peuvent d'abord aider à cerner la problématique du dossier : à l'évidence, nos documents proposent des rapports père/fils une image souvent dramatique, faite de peur et d'incompréhension mutuelle. Celles-ci ont des résonances souvent profondes que les textes permettent de cerner quelque peu. On fixera donc comme problématique à notre synthèse cette question : quelles sont les causes du conflit qui peut opposer un père à son fils et comment peut-il se résoudre ?
- à cette question, les arguments notés dans la colonne Pistes permettent de répondre dans deux directions : on y observe en effet des ressorts psychologiques (inhibitions, représentations sociales archétypales) et des manifestations ambiguës tendant notamment à résoudre une situation de conflit (mise en cause, réconciliation). On pourra peut-être se lancer ainsi dans un
plan analytique qui puisse refléter cette problématique :
- plan proposé :

1) les racines du conflit :
     a)  du côté du fils, on notera la peur engendrée par le père, modèle physique paralysant (doc.1 et 4b)
     b)  le père est aussi identifié à une autorité sociale assise (doc.2, 3a, 4a, 4b) : il est celui qui agit (doc.2), qui incarne l'ordre et la punition (doc.1, 4b)
     c)  les blocages du père : peur de la féminité (doc.2), incapacité à exprimer sa tendresse (doc.2), tyrannie de l'autorité (doc.1, 4b) parfois camouflée sous le paternalisme (doc.4a).

2) le dépassement du conflit :
     a)  le fils ressent l'autorité du père comme impérieuse et aspire à s'en dégager (doc.4a) ou manifeste son souci d'exister à ses yeux (doc.3a)
     b)  cette volonté se mêle à une secrète fascination : fierté (doc.1), désir d'identification (doc.2, 3b)
     c)  désir de réconciliation avec le père (doc.1, 3b); déculpabilisation du père « empêché » par la mère d'assumer sa paternité (doc.2).