le plan

 

 

    Par rapport à l'ancienne discussion, l'écriture personnelle s'est sensiblement simplifiée. Aussi bien doit-elle pouvoir être réalisée en une heure. Les contraintes restent néanmoins les mêmes quant à la rigueur d'un plan argumenté, mais on pourra tolérer que chaque partie du développement se présente comme un paragraphe. S'agissant d'une écriture personnelle, on acceptera que le candidat dise "je", mais aussi "nous" ou même "on" pourvu que la prise de position soit nette à propos de la question posée. Enfin l'adjectif "personnelle" ne doit pas laisser croire que tout type de thèse puisse être admissible, notamment dans des formes irrespectueuses ou provocantes. Les directives officielles parlent en la matière de position « partageable et publique ». Le difficile est toutefois d'éviter le "politiquement correct".
    En ce qui concerne le plan, l'organisation demeure celle que requiert tout examen critique. On pourra envisager un plan concessif aussi bien qu'un plan thématique.

 

I - LE PLAN CONCESSIF :

  Sous forme schématique, voici à quoi doit ressembler votre argumentation : les trois étapes de l'introduction rétrécissent progressivement le champ du sujet jusqu'au développement, et la conclusion ménage une ouverture en deux temps vers un domaine plus général.

 

Introduction
- présenter le thème général
- présenter le sujet précis et la problématique
- annoncer le plan
Développement
- concéder la thèse adverse :
         la pertinence de certaines vues
         l'éloquence de certains exemples

- affirmer la thèse personnelle :
         réfuter la thèse adverse
         étayer la thèse personnelle
Conclusion
- proposer un bilan
- ménager une ouverture

 

Voir un exemple rédigé.

 

Exercice 1 :

Voici une série d'arguments et d'exemples destinés à discuter la thèse suivante :

Pour certains, le rôle de la publicité « serait de combler le vide sentimental créé par le dépérissement de la foi religieuse et des idéologies politiques.»
(David Victoroff, La publicité et l'image
, © Éditions Denoël Gonthier)    voyez le texte complet.

 

a - C'est au consommateur que s'adresse la publicité, non à l'homme total, pas plus au citoyen ou à son âme.
b - La publicité s'épanouit surtout sur des supports destinés aux masses : les médias, la rue, la télévision, les couloirs de métro.
c - Le langage de la publicité rappelle celui des religions.
d - Le slogan nous conseille, il prend la forme d'un message bienveillant qui répond à nos problèmes.
e - L'extase matérielle, au contraire de la foi ou de la conviction politique, est génératrice de frustrations.
f - Le magasin est un temple de la consommation, la vitrine un autel. Les slogans rappellent les cantiques et les affiches les images pieuses.
g - La publicité ne s'adresse pas à l'individu, mais à la masse.
h - La publicité chante le lyrisme de l'objet et rend la vie quotidienne plus joyeuse et esthétique.
i - Les images de la famille, de l'intérieur domestique restent les mêmes et finissent par créer des comportements mécaniques.
j - La publicité laisse croire à une sollicitude à notre égard.
k - La publicité ne cesse pas de tenter nos désirs de possession (meubles, voitures ...), qui ne peuvent qu'être très inégalement assouvis.
l - Les recettes de bonheur proposées par la publicité ne savent concerner que la possession des biens de consommation.
m - La publicité crée un rapport personnalisé avec le public.
n - La publicité ne sait mettre en valeur que des stéréotypes aliénants.
o - Le rythme des spots publicitaires, la beauté des photographies, l'euphorie des situations, gomment la banalité des choses et les élèvent au rang de mythes familiers.
p - La publicité s'introduit dans les foyers et sait s'adresser à l'individu dans ses besoins particuliers.

On admettra que vous êtes plutôt enclin à nier que la publicité ait quelque chose à voir avec une religion ou une idéologie politique dignes de ce nom.
- Distinguez et réunissez les arguments et exemples qui vont dans ce sens de ceux qui soutiennent le contraire (vous pouvez pour cela dresser un tableau en deux colonnes).
- Rédigez un développement dans lequel vous commencerez par concéder les arguments adverses (première partie) puis finirez par soutenir les vôtres (deuxième partie).

 

 

Exercice 2 :

Voici une série d'arguments et d'exemples destinés à discuter la thèse suivante :

« Il n'est pas très certain que l'apothéose du mot communication corresponde à un progrès dans la réalité
(Claude Roy, L'apothéose du mot communication,
©Télérama)    voyez le texte complet.

 

a - l'homme politique lui-même, au cours d'une campagne, semble éviter de communiquer directement avec son public, préférant l'intermédiaire de l'interviouveur, donc d'une sorte de spectacle.
b -
étant limité au domaine professionnel, l'excès de la communication n'empêche pas le dialogue privé.
c -
les conversations entre parents, enfants ou camarades ont incontestablement gagné en liberté voire en richesse grâce à une libéralisation ambiante favorisée par les médias.
d -
l'apothéose de la communication concerne essentiellement le domaine économique et les enjeux sont purement commerciaux.
e -
fait divers, météo, courses hippiques, dernier conflit armé, assassinats, dernier film paru : les journaux offrent tout cela dans une même pâture sensationnelle qui banalise tout et le vide de son contenu émotionnel ou idéologique.
f -
est-ce un hasard si le préfixe "inter" est à la base de certains mots nouveaux ? Internet, interactivité : ces mots sont signe que le dialogue n'est pas oublié dans la pratique des nouvelles technologies.
g - les médias surinforment inutilement.
h -
la communication médiatique est un spectacle unilatéral.
i -
la nomination de ministres de la communication, les cours de communication désormais dispensés dans les écoles ou les entreprises n'améliorent en rien la communication directe, qui ne peut être que d'ordre privé et n'obéit à d'autre finalité que l'échange gratuit.
j -
Parlant de tout, les médias ont fait disparaître les tabous.
k -
la plupart des gens utilisent les outils de communication dans un but professionnel ou ludique : l'utilisation épisodique qu'ils font de leur Minitel ou de leur ordinateur ne compromet pas forcément leur aptitude à communiquer sur le plan intime.
l -
on ne communique vraiment qu'avec des mots.
m -
les nouvelles technologies élargissent beaucoup les possibilités de dialoguer.
n -
Blaise Cendrars célébrait naguère la publicité comme un art nouveau où tout est signe et langage, offrant à l'imaginaire de chacun un champ infini de représentations.
o -
la plupart des grands médias nous assaillent de plus en plus d'images dont la masse et la confusion ne peuvent que nous guider à notre insu dans des buts plus ou moins douteux.
p -
l'apothéose de la communication se traduit par un environnement nouveau, fertile en signes.

On admettra que vous êtes plutôt enclin à confirmer que la communication véritable n'ait qu'à souffrir aujourd'hui des techniques nouvelles qui lui sont dédiées.
- Distinguez et réunissez les arguments et exemples qui vont dans ce sens de ceux qui soutiennent le contraire (vous pouvez pour cela dresser un tableau en deux colonnes).
- Rédigez un développement dans lequel vous commencerez par concéder les arguments adverses (première partie) puis finirez par soutenir les vôtres (deuxième partie).

 

II - LE PLAN THÉMATIQUE :

  Plus simple, cette organisation répond à la question posée sous deux ou trois angles différents. Vous en trouverez plusieurs exemples sur le site et notamment dans nos pages consacrées à la dissertation.